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L’Aïkido : La Maîtrise de l’Esprit et du Corps

Qu’est-ce que l’aïkido ?

C’est un art martial japonais créé dans les années 1930 par Morihei Ueshiba. Le terme aïkido est composé de trois idéogrammes. Ai signifie « concorder » Ki veut dire « énergie » et Do représente « la voie ». Cela donne donc  » la voie de l’harmonisation des énergies. »

Cet art a été crée pour promouvoir la paix et la non-violence. L’aïkido se compose de techniques avec des armes comme des bâtons et des couteaux, mais aussi à mains nues, en utilisant la force et l’agressivité de l’adversaire.

Dans l’esprit de l’aïkido il n’y a pas de combat, celui-ci se termine au moment où il commence.

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Morihei Ueshiba : Le maître fondateur de l’aïkido

Ses débuts

Morihei Ueshiba est né en décembre 1883 au Japon. Il a trois sœurs aînées et c’est le premier fils de la famille. Son père Yoroku, un homme fortuné, est très heureux d’avoir un garçon. Cependant, Morihei a une santé fragile et est souvent malade. Yoroku l’aide alors à renforcer son corps en l’inscrivant au Sumo et à la natation.

À 17 ans, il part à Tokyo pour travailler dans une papeterie. En parallèle, il s’inscrit au ju-jitsu et au kenjutsu ( les techniques au sabre). Malheureusement, Morihei contracte le béribéri, une maladie provoquant une insuffisance cardiaque. Il est contraint de retourner dans sa ville natale chez ses parents.

En 1903, il s’engage dans l’armée et participe à la guerre russo-japonaise. Il en profite pour apprendre le combat à la baïonnette. Il devient l’un des meilleurs soldats en démontrant une excellente aptitude pour les arts martiaux.

Après l’armée, Ueshiba s’installe sur l’île d’Hokkaïdo. Le gouvernement encourage les japonais à s’y installer pour la développer, ainsi une cinquantaine de famille s’y rend. L’île est difficile à vivre, car les hivers sont longs et très froids. Les travaux sont principalement agricoles et forestiers. Ce quotidien et l’isolement de l’île plaisent tout de même à Morihei.

Des rencontres marquantes

A 32 ans, il rencontre Sokaku Takeda, un expert en ju-jutsu. Morihei est alors en admiration devant son expertise et veut apprendre à n’importe quel prix ses techniques. Il dépense beaucoup d’argent et de temps pour apprendre et invite Takeda chez lui pour bénéficier de cours privés. Ueshiba ayant gardé de bons contacts avec son père, reçoit une aide financière pour payer ses cours. Plus tard, Morihei obtient son diplôme d’instruction du premier degré du Daito-ryu.

Toutes les connaissances acquises grâce à Takeda, permettent à Ueshiba de développer plus rapidement l’Aïkido, en s’inspirant de toutes les techniques qu’il a apprises.

Quand il a 36 ans, Ueshiba reçoit un télégramme lui disant que son père est gravement malade. Il part donc le voir, mais en cours de route, un de ses compagnons de voyage lui parle d’une personne ayant des pouvoirs de guérison, il s’agit de Onisaburo Deguchi. Il passe donc quelques jours en compagnie de ce chef religieux et guérisseur exceptionnel et lui demande de prier pour la guérison de son père. Malheureusement, lorsqu’il arrive au village de son père, il apprend sa mort. Le deuil est extrêmement difficile et dure plusieurs mois. Il décide ainsi de repartir voir Deguchi et de s’installer avec sa famille. Il va notamment travailler son énergie spirituelle pour mieux affronter les épreuves difficiles de la vie.

Morihei ouvre ensuite son école d’arts martiaux qui connaît un grand succès, Sokaku Takeda lui rend visite à de nombreuses reprises et lui délivre un diplôme officiel d’enseignement.

Morihei Ueshiba

wikimedia

L’Aïkido au Japon

Après avoir tenté de fonder un état religieux en Mongolie avec son maître Deguchi et éviter une condamnation à mort des Chinois par le consulat japonais, Ueshiba revient au Japon. Sa réputation ne cesse de grandir. De nombreux militaires, amiraux et ministres se rendent à ses cours. Il se déplace partout au Japon pour donner des leçons et rencontre de nombreux pratiquants d’arts martiaux. Finalement il s’installe à Tokyo pour enseigner.

Il continue d’enseigner beaucoup à des officiers et à la Marine. Il apprend à ses élèves les techniques qu’il avait lui-même appris auprès de Sokaku Takeda. Son art commence à se faire connaître en étant appelé l’Aïki-budo. L’empereur du Japon en personne demande à Ueshiba de lui montrer son art. 

Cependant en 1942, en pleine Guerre Mondiale, Morihei quitte Tokyo pour aller à Iwama. Certains disent que c’est à cause d’une maladie intestinale, d’autres pensent qu’en tant qu’homme de paix, il voulait s’éloigner de la guerre. C’est dans cet endroit reculé et tranquille que Ueshiba développe vraiment l’Aïkido. Il passe beaucoup de temps à prier et à perfectionner son art. Il développe particulièrement les techniques au sabre et au bâton pour acquérir des réflexes encore plus importants à mains nues. Dans ce village, il pratique l’agriculture et ouvre aussi un Dojo accueillant de nombreux élèves.

Sa mort et son héritage

A Iwama, Ueshiba fait la rencontre de Saito Morihiro, un jeune employé des chemins de fer. Il n’est pas plus doué que les autres élèves, mais il devient très proche du fondateur de l’Aïkido. Il a l’occasion de s’entraîner seul avec le maître, car son travail lui donne beaucoup de temps libre. Saito apprend à connaître mieux que quiconque Ueshiba. Une forte confiance s’installe entre ces deux hommes. Pendant 23 ans, Saito est son assistant, il devient également responsable de l’enseignement du dojo lorsque Ueshiba quitte Iwama.

Durant ses dernières années de vie, il repart à Tokyo enseigner son art. Étant moins adroit et moins puissant, il adapte son style pour chercher toujours un maximum d’efficacité.C’est en avril 1969 que Ueshiba décède d’un cancer du foie. Sa femme l’accompagne dans la mort, deux mois plus tard.

Heureusement, l’Aïkido ne meurt pas, au contraire. Son fils Kisshomaru lui succède et différentes formes d’Aïkido voient le jour. Plusieurs maîtres reprennent son style, certains développent le côté puissant, d’autres le développement du ki. Certains fusionnent l’Aïkido avec d’autres arts martiaux pour former un art martial plus polyvalent. Aujourd’hui cet art martial est pratiqué dans tous les continents et compte des centaines de milliers de pratiquants. La recherche de la paix fait toujours partie des fondamentaux de la discipline.

Lors d’une interview, Morihei nous donne sa définition de l’Aïkido, pour lui  » l’esprit de l’Aïkido est de sauvegarder l’amour, c’est le chemin de la paix, c’est la réalisation de l’amour. Dans l’amour il y a le bon et le mauvais amour. L’aïkido sauvegarde le bon. »

Comment pratique-t-on l’aïkido ?

 Quels pratiquants et quel but ?

La force de l’Aïkido est qu’il peut être pratiqué par l’ensemble de la population, jeune ou moins jeune. Nous avons l’exemple avec Ueshiba qui a pratiqué son art jusqu’à plus de 86 ans. C’est un art non violent et qui utilise la force de l’adversaire, le pratiquant peut donc être une femme ou un homme et son poids et sa taille n’a aucune incidence pour l’apprentissage. En utilisant l’agressivité d’un ennemi, on cherche toujours à réduire sa tentative d’agression.

Il n’y a pas de compétition dans l’Aïkido, on ne cherche pas à s’affirmer par rapport à quelqu’un d’autre. Cependant on aspire à se valoriser soi-même ainsi que son partenaire d’entraînement. Le pratiquant cherche tout au long de son apprentissage à se perfectionner techniquement et psychologiquement.

Les entraînements

On peut pratiquer l’Aïkido debout ou à genoux et utiliser des techniques d’immobilisation ou de projection. Lors de l’apprentissage des techniques, les aïkidokas se mettent par deux. Celui qui attaque ( le « uke« ) commence par appliquer sa technique sur celui qui défend ( le « tori« ). 

Lors de l’entraînement, il faut toujours retenir que la main gauche et la jambe gauche vont ensemble. Par exemple si la main gauche est positionnée devant, la jambe gauche est aussi à l’avant. Cela marche aussi pour le côté droit du corps. Ensuite l’attaquant doit bien exécuter les techniques pour permettre au « tori » d’apprendre à bien se défendre. Enfin, après une technique, le « uke » doit être en position de défense pour éviter un contre de celui qui défend.

Une technique se décompose toujours selon des mouvements bien précis. D’abord il faut absorber l’attaque en bougeant son corps afin de modifier la trajectoire du coup. Cela permet la déstabilisation de l’adversaire. Puis, celui qui se défend se rapproche du « uke » pour essayer de l’attaquer par exemple. Par la suite, il faut créer un déséquilibre au moyen de déplacements en utilisant la force du mouvement du « tori ». Finalement, il faut immobiliser ou projeter l’adversaire en insistant sur des parties du corps comme les poignets ou les bras.

L’aïkido comme self defense ?

L’expérience fait la différence

Un pratiquant à haut niveau d’Aïkido est un adversaire redoutable pour quiconque ose l’attaquer. Comme le dit Ueshiba à l’Empereur du Japon  » Fondamentalement en Aïkido, l’adversaire est tué d’un simple coup. »

Pour que l’Aïkido soit efficace en situation réelle, il faut beaucoup d’années d’entraînement. Morihei Ueshiba a même fait une démonstration de son art en affrontant un des gardes du corps de la famille Kennedy. Le maître japonais l’a repoussé facilement sous les yeux ébahis des Américains présents dans la salle. Il est efficace en situation de pré-agression, car les techniques utilisées sont souvent des clés ou des immobilisations, cela peut décourager un agresseur. Ainsi, on retrouve les forces de l’ordre qui pratiquent l’Aïkido afin de maîtriser un individu récalcitrant.

Lors d’une agression, le pratiquant d’Aïkido doit avoir un sang froid absolu, c’est l’agresseur qui doit être impressionné. L’aïkidoka doit alors adopter une position du corps et une expression du visage qui reflètent ses actions futures, ainsi son adversaire peut être déstabilisé par cette attitude. Il cherche également à amener l’ennemi dans la position qui lui permet d’attaquer facilement. En faisant le vide dans son esprit, le pratiquant concentre son Ki pour agir de façon la plus efficace possible. Mais cette concentration et ses réflexes ne peuvent être appris qu’au bout de très longues années et d’entraînements intensifs.

Des critiques sur l’efficacité

Cependant beaucoup considèrent cet art martial comme trop philosophique et codifié pour être efficace en cas d’agression. Il faut déjà avoir des bases dans un sport de combat, comme de la boxe pied poing ou du jiu-jitsu pour compléter au mieux cet art afin d’être complet. La combinaison d’une forme de combat interne et externe peut s’appliquer à merveille. L’Aïkido est un art martial interne, c’est-à-dire avec un travail sur des placements et l’utilisation de l’énergie de l’adversaire. Il peut s’associer avec une forme de combat externe comme de la boxe pied poing, qui met davantage l’accent sur un travail de force brute avec moins de finesse, mais davantage sur un renforcement musculaire.

Terminons par une citation de Ueshiba qui résume sa vision de la vie et de son art  » Si tu vaincs un ennemi, il sera toujours ton ennemi. Si tu convaincs un ennemi, il deviendra ton ami. »

 

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