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Le Penchak-Silat : Un art de vivre et de combattre

Qu’est ce que le Penchak-Silat ?

Le Penchak-Silat (ou Pencak-Silat) qui signifie littéralement « l’art du combat rapide » est un art martial qui nous vient de Malaisie. On y retrouve deux courants d’arts martiaux : le penchak originaire de Java, dans le sud de l’Indonésie et le Silat de Sumatra, dans le nord de l’île et en Malaisie.

C’est un art martial qui réunit tous les aspects du combat, comme les percussions, les projections, les clés, les balayages, et le désarmement ..

Le Penchak-Silat désigne une multitude d’arts de combats, il existe une centaine de styles et courants. On constate la même chose avec le karaté, pour lequel le shotokan et le Kyokushinkai sont deux courants différents.

Il faut savoir que cet art est très important en Malaisie, il a vocation à former des individus disciplinés, loyaux et courageux.

Le Penchak Silat Un art de vivre et de combattre


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Ses origines

Le Penchak-Silat est originaire d’Asie et comprend des pays comme la Malaisie, les Philippines et l’Indonésie.

C’est depuis 1948 que le penchak-silat reçoit une appellation officielle.

Les positions et mouvements de cet art martial s’appellent le langkah.

On ne retrouve quasiment pas de document qui atteste de son origine, l’histoire de cet art à été surtout transmise oralement.

A l’origine il est pratiqué sous une forme de combat rythmique, c’est à dire avec des bâtons ou à mains nues.. . Les exercices sont basés sur des séries d’enchaînements codifiés.

Dans les années 1860, les écoles de Silat et celles des arts martiaux chinois coopèrent pour s’opposer aux britanniques, qui occupent à cette époque ces territoires.

C’est à la fin du 19ème siècle que le Penchak-Silat apparaît. Et il ne cessera d’évoluer de façon importante, commençant par une ressemblance avec l’escrime jusqu’aux techniques à mains nues.

On peut l’expliquer à cause du contexte historique de cette région asiatique à l’aube du 20 ème siècle. En effet le colonialisme ainsi que le fondamentalisme musulman justifient cette évolution. Ils abandonnent donc leurs vieilles coutumes au profit de nouvelles valeurs occidentales.

Pour résumer, les trois phases historiques principales du Silat se suivent mais ne se ressemblent pas:

Du 15ème au 19ème siècle, c’est le style d’escrime qui domine avec des combats aux bâtons.

Du 19ème au 20 ème siècle, le Silat s’ouvre à toutes les influences pour se transformer et s’enrichir.

Enfin le Silat actuel est inspiré par d’autres arts martiaux notamment japonais et se veut plus réaliste notamment pour la self-défense.

Le style Sétia Hati Tératé

Il s’agit d’un des 150 styles indonésien. Sétia Hati signifie « cœur fidèle », Tératé est le nom d’une fleur de Lys aquatique, le lotus, qui est symbole de la sérénité mais qui peut devenir mortelle.

C’est un style qui a été crée par Pak Soéro né en 1869 à Java. Dès son plus jeune âge il possède des qualités physiques et intellectuelles incroyables. Son père lui donne une éducation très stricte et l’envoie dans une école ou le garçon apprendra les techniques du Penchak-Silat. A 17 ans, il est déjà considéré comme un expert de cet art. Il s’entraîne durement et maîtrise tous les styles.

A 33 ans, il fonde sa propre école avec l’accord de ses maîtres. Il la nomme Persaudaraan Setia Hati Terate. L’enseignement est très dur. Pour rentrer dans son école il faut prouver son courage en effectuant de nombreux tests. Il est interdit de dire « j’ai mal » ou « j’ai peur ». Il force également ses élèves à répéter la même technique pendant des heures.

Pak participe à la lutte pour l’indépendance de son pays, il forme ainsi une équipe suicide et devient le chef d’une petite armée. Lorsque sa tête est mise à prix, personne ne le dénonce. Les japonais prennent alors sa famille en otage et Pak se rend. Il est exécuté en 1948 mais son nom reste fortement ancré dans la culture indonésienne.

Le Penchak-Silat : De l’animal à l’apprentissage

L’inspiration des animaux

Il faut savoir que beaucoup de techniques de cet art martial seraient inspirées des animaux qui étaient à l’époque le plus grand danger pour ces populations. Pour faire face aux menaces, ils ont donc observer les mouvements des prédateurs. A partir de là, plusieurs styles sont mis au point.

Le style du tigre où les positions sont très proche de sol, toujours assis accroupi ou couché. Les mains sont utilisées comme des pieds, et les pieds comme des mains.

Le style du cobra rassemble les techniques de blocage et d’attaques.

On retrouve également les styles du singe, du crocodile de l’aigle et du scorpion.

wikimedia licence

L’apprentissage

La pratique de cet art martial nécessite la mémorisation de plusieurs séries de Lagkah qu’il faut répéter et maîtriser afin de permettre le développement d’une bonne position pour les attaques.

Par la suite, l’entrainement est basé sur la défense, en apprenant par exemple des parades pour se protéger le haut du corps ( de la taille à la tête).

Ensuite, les exercices porteront sur les jambes, l’apprentissage des déplacements et de l’attaque sera très important.

Nous arrivons ainsi à la quatrième étape qui enseigne la défense contre des coups de pieds puis les ripostes depuis une position basse.

Pour terminer, les techniques de clés, immobilisations et balayages sont apprises.

Le Penchak-Silat est donc un style élastique, qui ne cherche pas le corps à corps. Le travail des jambes est essentiel car les mouvements sont souvent réalisés depuis une position basse. Cette position trompe l’adversaire qui cherchera à attaquer. Pendant ce laps de temps le pratiquant du Penchak analysera les points vitaux pour placer son enchaînement.

Enfin, il ne faut pas oublier d’exécuter le salut nommé « Hormat » qui est obligatoire au début et à la fin de chaque séance d’entraînement.

Le Penchak-silat comme self-defense

Il existe un débat entre les maîtres de cet art à propos de la modernisation du Penchak-Silat. Certains préfèrent l’enseigner de façon traditionnelle. Ils ne veulent pas que cet art devienne un sport car cela va le rendre moins efficace. En effet en considérant cet art comme un sport cela change complètement les gardes et la façon de penser. Les techniques de protection vitales sont oubliées car le sport interdit les frappes aux parties génitales, aux yeux ou à la gorge. Donc les techniques apprises lors de l’entraînement deviennent inutiles pour le pratiquant. Le but de cet art est de contre attaquer en visant principalement les points vitaux tout en protégeant les siens. Cette notion est perdue lors d’une compétition de Penchak.

On peut donc comprendre le refus de ces maîtres de moderniser leur art.

La préparation des élèves aux combats contre plusieurs adversaires ( trois à six ) est essentielle. Il ne faut jamais oublier que si un individu nous attaque, il a surement des complices. De ce fait les immobilisations apprises sont très rapides afin de permettre au pratiquant de se relever le plus vite possible.

Le style Sétia Hati tératé, principalement connu en France grâce à Franck Ropers, un des pionniers de cet art en Europe, encourage l’utilisation de l’environnement et d’objets du quotidien ( ceinture, stylos ..) pour se défendre.

Il y a deux concepts importants à retenir, «  ne jamais se laisser surprendre et toujours garder l’esprit vif ».

L’entraînement est complet, il faut savoir se défendre à partir de toutes les positions et avec n’importe quel objet.

Enfin lors d’un combat, il ne faut jamais reculer. Il faut toujours favoriser le contact et privilégier les coups aux points vitaux ( yeux, gorges, cervicales..). L’étude du corps humain et de la biomécanique du corps est donc très importante.

 

5 commentaires

  1. Je vous remercie pour votre retour.
    En espérant que les prochains articles vous plairont encore 🙂

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