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Les Écailles d’Argent : Chapitre 2 – Premier sang

Titulaire d’une licence en histoire, Marc est un étudiant en archéologie passionné d’arts martiaux et pratiquant d’arts martiaux historiques européens (AMHE). Il nous livre son premier roman : Les Écailles d’Argent.

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Chapitre 2 : Premier sang

Aux premières lueurs de l’aube, la compagnie sortie de la forteresse en rang. Les soldats marchaient en silence, rongés par l’appréhension. Quelques éclaireurs à cheval avaient été envoyés pour anticiper les déplacements de l’armée ennemie et pour guider la troupe. Finalement, après une bonne heure de marche, ils firent halte dans la plaine à une distance respectable d’une colline boisée. Les sections se répartirent ensuite selon la stratégie définie : Les deux sections d’archers des Forces du Faucon se mirent en avant-garde pour décocher les premières salves. La section des Forces de l’Ours en armure lourde fut positionnée au centre pour soutenir les deux sections des Forces du Loup placées de part et d’autre. Enfin la section des lanciers des Forces du Cerf fut scindée en deux et positionnée sur les flancs. Une formation peu orthodoxe. Les lanciers étant plus efficace contre la cavalerie, les reléguer aux flancs semblait peu judicieux.

Les Écailles d'Argent : Chapitre 2 - Premier sang

— Tu es au courant de la stratégie du capitaine ? demanda Eswald à Lycus dont la dizaine se retrouvait en première ligne.

— Non, seuls les centeniers peuvent assister au conseil stratégique. En théorie ils auraient dû transmettre les consignes aux soldats, mais ils ne l’ont pas fait, je pense qu’ils ont dû mettre au point une stratégie qui repose sur la surprise.

— Mais ils ont bien trouvé une parade contre la cavalerie et leur supériorité numérique ? Répliqua Eswald qui commençait à craindre de devoir arrêter une charge.

— Tout ce que je sais c’est qu’on ne serait pas parti si on n’avait aucune chance de gagner. Notre meilleure chance de survie, c’est de faire confiance au capitaine et d’obéir aux ordres, répondit Lycus en tentant de se rassurer lui-même.

La compagnie attendit encore de longues minutes jusqu’à ce que le son de plusieurs cors ne retentisse depuis la forêt en surplomb. Au même moment un grand nombre d’hommes en armes et de cavaliers apparurent entre les rangées d’arbres, scrutant la plaine et évaluant l’armée en place. La route directe jusqu’à la forteresse était barrée. Bien sûr, ils auraient pu contourner les impériaux avec la cavalerie, mais ils se seraient alors retrouvés sans ravitaillement et incapables de tenir un siège, sans compter que l’infanterie restante n’aurait eu aucune chance face à l’armée impériale. L’affrontement était inévitable !

Au son des cors de guerre, les troupes nomades sortirent de la couverture des bois, révélant une armée de plusieurs centaines de fantassins qui se regroupaient en formation. Les cavaliers, bien qu’un peu moins nombreux que les fantassins formaient une masse considérable semblant cerner l’horizon.

— Soldats de la neuvième compagnie, à vos positions ! hurla le héraut.

Tous dégainèrent leurs épées et se mirent en garde en poussant un cri guerrier. La bataille commençait. L’infanterie ennemie commença à avancer, archers en tête. Les cavaliers eux restaient en retrait. Sitôt à distance de tir, les échanges de traits commencèrent.

— Boucliers ! Ordonna Lycus

Aussitôt Eswald mit un genou à terre pour se protéger derrière son écu, ainsi qu’Estevo, qui était derrière lui. Les premiers projectiles arrivèrent rapidement, mais ciblaient surtout les archers. Malgré tout, certaines flèches atteignirent les fantassins, se plantant dans les boucliers, le sol et malheureusement certains soldats. Les archers nomades étant moins nombreux, ils furent bientôt décimés et bâtirent en retraite, laissant les Faucons cibler l’infanterie ennemie qui avançait toujours. Pendant ce temps, les soldats effectuaient des rotations pour évacuer et remplacer les blessés.

Alors que l’infanterie ennemie était encore à bonne distance et ne pouvait plus répliquer, les Faucons lancèrent le signal du repli. Une manœuvre d’autant plus étonnante que leurs carquois n’étaient qu’à moitié vides. Au signal du coup de sifflet, les rangs des fantassins s’ouvrirent pour que les archers puissent rejoindre l’arrière garde. Lorsqu’il revint en position, Eswald fut pris de peur en voyant qu’il ne restait plus rien entre lui et l’armée ennemie qui n’était plus qu’à une centaine de toises[1].

L’armée nomade avançait en bloc compact. Plus elle se rapprochait, plus son apparence semblait effrayante. Les soldats en première ligne étaient lourdement équipés de haubert de maille et de casques en acier, mais ceux en arrière portaient des armures plus rudimentaires. Avançant d’un pas décidé, ils formaient un mur de bouclier qui serait difficile à briser. Les cavaliers attendaient toujours à la lisière de la forêt : Eswald commença à comprendre la stratégie du capitaine. En effet, l’armée impériale était vulnérable à cause de l’absence de cavalerie, s’ils avaient positionné les lanciers en première ligne, les cavaliers adverses auraient facilement pu les contourner pour attaquer les flans ou l’arrière. En positionnant les Forces du Cerf sur les flancs, le capitaine s’était donc assuré de couvrir les zones les plus vulnérables tout en gardant la possibilité de les redéployer à l’arrière en cas d’attaque. Les cavaliers nomades ne pouvaient donc pas prendre le risque de charger avant que l’infanterie n’ait créé une ouverture. L’inconvénient de cette stratégie était de se priver de soldats aguerris au cœur de l’affrontement qui ne reposait plus que sur les Forces du Loup et de l’Ours en sous-nombre.

Les fantassins ennemis n’étaient plus qu’à une dizaine de toises, on pouvait désormais apercevoir leurs visages terrifiants ornés de tresses barbares et de peintures de guerre, brandissant épées, haches et lances effilées toujours protégées par l’impénétrable mur de bouclier. Lorsqu’ils s’arrêtèrent soudain pour étendre leur bras armé vers l’arrière, Lycus hurla soudain « Bouclier ! ». À peine s’était-il blotti derrière son bouclier qu’Eswald entendit le fracas des haches et des javelots martelant les protections de bois, couvrant jusqu’aux cris des soldats blessés. Quand le déluge s’arrêta, Estevo lui donna une tape sur l’épaule pour lui signifier qu’il n’avait rien. Les deux armées n’étaient plus qu’à quelques pas.

— Seizième légion ! hurla le Hérault

— SEIZIÈME LÉGION !!! crièrent les soldats et se remettant de garde, les épéistes protégés derrière leurs boucliers, les lanciers brandissant leurs hasts au-dessus de leur binôme.

Les nomades crièrent également dans une langue inconnue en dégainant les armes à leurs ceintures. À quelques pieds de l’affrontement, il se fit soudain un silence presque absolu, seulement transgressé par les pas réguliers des nomades qui avançaient inexorablement vers l’affrontement. Alors que les pointes de lances des deux camps arrivaient au même niveau, ces derniers franchirent rapidement le dernier pas les séparant de leurs adversaires, noyant la plaine dans le vacarme assourdissant de la bataille.

Un solide guerrier en armure de maille se rua sur Eswald qui dévia le coup de hache de son bouclier et profita de l’ouverture pour frapper de toutes ses Forces avec la pointe de son épée, laquelle brisa les anneaux de maille et alla se planter dans la gorge de son adversaire. À peine s’était-il effondré qu’un autre guerrier, enhardi par la mort de son camarade bondit sur lui et manqua de peu de lui couper le bras. Face à une pluie de coups, Eswald tenta tant bien que mal de se défendre avant qu’Estevo n’empale son adversaire d’un coup de lance. Partout la bataille faisait rage, on n’entendait plus que le fracas des armes sur les boucliers, noyé parmi les cris de rage et les râles d’agonie. Les adversaires se succédaient, certains chargeant brutalement d’autres avançant prudemment derrière leurs boucliers. Eswald comprit rapidement qu’il avait tout intérêt à frapper aux jambes dès que possible, là ou le haubert de maille ne protégeait plus la cuisse, d’autant qu’un adversaire blessé lui permettait de prendre quelques instants de répit. Pris dans le rythme de la bataille, il commençait à se battre mécaniquement, frappant et bloquant par réflexe, cherchant la faille chez l’adversaire. À côté, les soldats tombés étaient aussitôt remplacés. Les cadavres commençaient à s’accumuler sur la ligne de front, mais l’armée impériale semblait reculer inexorablement sous la pression ennemie sans que ces derniers ne semblent faiblir. Encadré de soldats alliés, encerclé de soldats ennemis, Eswald ne pouvait rien voir d’autre que l’afflux inexorable de barbares que rien ne semblait pouvoir arrêter.

Une tape sur l’épaule tira soudain Eswald de sa concentration, pris dans le feu de l’action il n’avait pas entendu le premier coup de sifflet annonçant la rotation. Anxo vint se coller à lui prêt à prendre le relais, Eswald se dépêchât de bloquer l’épée de son opposant pour lui donner un coup de pied sur la hanche et le faire reculer. Au deuxième coup de sifflet, les deux épéistes échangèrent leurs places alors que le barbare revenait à la charge. Comme à l’entraînement, Eswald et Estevo échangèrent ensuite de place avec le binôme derrière eux pour se retrouver à l’arrière de la formation.

Pendant d’interminables minutes, ils patientèrent dans la clameur de la bataille, à quelques pas seulement de la ligne de front où leurs amis se battaient pour leurs vies. Eswald tremblait encore sous l’effet de l’adrénaline. Il dut faire un effort pour regarder ses blessures avant de constater avec soulagement qu’elles se limitaient à quelques éraflures sur les bras. Autour d’eux, les binômes enchaînaient les rotations, certaines dizaines avaient déjà perdu plusieurs soldats et la section semblait s’amincir. Après ce qui leur sembla une interminable attente, deux nouveaux coups de sifflet les firent avancer d’un cran pour se retrouver en deuxième ligne. Juste devant eux la bataille faisait rage sans qu’aucune des deux rangées de boucliers ne semble vouloir céder, chaque soldat tombé ou blessé était immédiatement remplacé avant que l’ennemi ne puisse profiter de la brèche. Le sol martelé par les innombrables pieds commençait à se changer en boue à laquelle se mêlait le sang des vaincus. Soudain un guerrier en armure de maille parvint à faire tomber Elmo qui était en première ligne et s’apprêtât à l’achever d’un coup de hache avant que son lancier ne l’en empêche. Sans même en attendre l’ordre, Eswald et Estevo bondirent au secours de leurs camarades. Se voyant submergé, le guerrier nomade rentra dans son rang et Eswald se retrouvait à nouveau en première ligne pendant qu’on évacuait Elmo blessé à la jambe.

Le combat demeurait indécis, l’horizon était bouché de toute part et il était impossible de dire si les rangs des nomades diminuaient. Le son d’un cor impérial fendit soudain l’air, couvrant les rugissements de la bataille, c’était le signal de la retraite ! En quelques instants l’armée impériale se retrouva plongée dans l’incompréhension, pourquoi abandonner alors que la ligne tenait toujours, et surtout où se replier puisqu’ils étaient bien trop loin du fort ? La panique commençait à se rependre parmi les soldats, mais encouragé par les centeniers et dizeniers, ils continuèrent de maintenir la ligne qui était leur seule défense contre la horde barbare. Les soldats reculaient rapidement en pas marché, s’efforçant de maintenir un semblant de ligne tout en évitant de reculer moins vite que le voisin. Un écart se creusa rapidement avec les troupes nomades qui n’osaient pas charger pour rattraper la distance. Alors du sommet de la colline le son glaçant d’un cor barbare résonna tandis que la cavalerie ennemie se mettait en mouvement. Sous le regard terrifié d’Eswald, les cavaliers, pour la plupart lourdement armés, s’élançaient de toute part des bois pour converger en deux groupes qui contournaient l’infanterie nomade de chaque côté.

— Halte !

L’ordre était opportun, mais tardif, dans quelques instants le torrent de chair et d’acier déferlerait sur la troupe. Le souffle court, Eswald se résigna à affronter la mort en face, les pieds fermement ancrés dans le sol quant le sifflement d’une volée de flèches passa au-dessus de sa tête pour venir s’abattre sur les premières lignes ennemies avec un sifflement strident. En quelques instants le champ de bataille se retrouvât plongé dans le chaos, des chevaux criblés de flèches s’effondraient, projetant leurs cavaliers à terre. D’autres trébuchaient sur les premiers et s’écroulaient ou étaient piétinés par les suivants. La charge arrêta nette les cavaliers qui durent se frayer un chemin à travers un champ de bataille jonché de cadavres de chevaux, d’hommes et d’armes ; certains essayant de se relever, écrasé par leurs monture ou blessé alors qu’un déluge de flèches continuait de s’abattre sur eux. Mais déjà les quelques cavaliers qui avaient échappé au bourbier s’élançaient vers la ligne de front. En quelques instants, un cavalier en armure lourde atteignit Eswald qui évita de justesse la lance meurtrière avant d’être violemment projeté en arrière par le choc du destrier.

En se relevant, Eswald sentit un liquide chaud couler le long de son visage, le sang ruisselait d’une blessure à la tête. Autour de lui la bataille avait redoublé d’ardeur, partout des soldats accouraient pour défendre la ligne alors que les cavaliers qui avait réussi à passer, cherchaient en vain à s’extraire de cette marée d’épée et de piques à grand coup de moulinets. L’infanterie nomade avait atteint la ligne de front et se mêlait pêle-mêle aux cavaliers encore en selle pour faire pression sur la ligne. Parmi tous les cris, Eswald reconnut ceux d’Estevo qui l’aidait à se relever. Le voyant debout Lycus délaissa un instant ses hommes, examina rapidement son état et lui posa une main sur l’épaule.

— Tu peux te battre ?

Eswald acquiesça d’un signe de tête.

— Il faut absolument qu’on reforme la ligne ou on est tous morts !

Eswald se tourna vers Estevo et remarqua qu’il avait lui aussi une sérieuse blessure à l’épaule, mais il n’était plus question de reculer. D’un accord tacite, ils retournèrent au front. En face, les nomades étaient tout aussi désorganisés, pris en tenaille par les Forces du Cerf, les formations d’infanterie et de cavaleries étaient emmêlées au milieu du champ de bataille et devait se frayer un chemin parmi les chevaux morts ou paniqués. Passé l’impact de la charge, les impériaux commençaient à se réorganiser. Fort de leurs heures d’entraînement en formation, les soldats se regroupaient par dizaine et des binômes de fortunes se reformait pour défendre la ligne de front. Le combat reprit, plus ardent que jamais. Pris au piège les nomades se battaient avec une fureur nouvelle, se ruant sur la rangée de boucliers avec la rage du désespoir. Mais les impériaux tenaient bon, vagues après vagues, les barbares étaient repoussés par ce mur de bouclier qui semblait indestructible. Après d’interminables minutes le déferlement d’ennemis sembla diminuer, et tout en continuant à combattre, la formation put faire un pas en avant, puis un autre et un autre.

Pour la première fois depuis le début de la bataille la compagnie gagnait du terrain, elle avançait, imperturbable face aux assauts. Chacun frappant son bouclier au rythme des pas. Les nomades commençaient à hésiter avant de se ruer sur cet ennemi inébranlable, certains cherchaient à reculer pour retarder la confrontation fatale avant de se heurter à leurs camarades en arrière. La peur se répandit sur l’armée ennemie, tout espoir de victoire semblait s’être envolé. Tenaillé sur les flancs par les lanciers, acculés en face par l’infanterie, seule la fuite offrait une faible perspective de survie. Certains essayaient de se retirer dans les rangs, d’autres s’efforçaient d’attendre l’ennemi, tremblant, échangeant des regards inquiets. Bientôt certains lâchèrent leurs armes pour s’enfuir en courant, suivi par d’autres. En quelques instants toute l’armée se dispersa en débandade, chacun abandonnant tout espoir de survie collective pour assurer sa propre survie.

Aussitôt les cors annonçant la charge résonnèrent parmi les soldats impériaux. Libéré du stress de la bataille, enhardi par l’assurance de la victoire les soldats se lancèrent à la poursuite des fuyards. Emportée par la fureur collective, enragée par la mort de leurs camarades, la marée impériale se déversa sur la plaine en quête de vengeance. Partout on tuait vite et bien, frappant les retardataires, poignardant les blessés, achevant les estropiés, comme si toute la colère retenue pendant la bataille devait être purgée dans le sang. Et au sommet de la voûte céleste, le soleil à son zénith brillait de tout feu, baignant la plaine de ses rayons comme pour présider le massacre. Eswald et les survivants de la dizaine s’arrêtèrent à la lisière de la forêt, plus loin les derniers fuyards disparaissaient dans la noirceur du bois, mais il n’était plus question de les rattraper. Dans la plaine, le bain de sang touchait à sa fin, des soldats s’attroupaient autour des derniers blessés et bientôt il n’y eut d’autres vivants que ceux portant les couleurs impériales jaune et rouge qui se mêlaient à la teinte écarlate qu’avait prise le terrain boueux.

Eswald s’écroula, à bout de forces, sa blessure au front s’était rouverte et un mince filet rouge coulait par-dessus le sang séché qui lui couvrait le coté du visage. Ses jambes tremblaient et ses épaules le brûlaient d’avoir tenu son épée et son bouclier aussi longtemps, le calme soudain raviva la douleur de ses entailles au bras, mais il avait survécu ! Presque comme un affront à l’insolence de l’astre qui dominait maintenant le champ de bataille, il repensa, sans oser y toucher, au pendentif d’argent à son coup et à la promesse qu’il avait faite, il ne pouvait pas mourir, il n’en avait pas le droit !

Alertés par des éclaireurs, des servants rejoignirent le champ de bataille avec des chariots, l’après-midi fut consacrée à regrouper les corps. Conformément au protocole les armes et armures des soldats morts furent récupérées pour être réparées et réutilisées. Pendant que certains coupaient du bois, les autres durent transporter les corps de leurs camarades, mais après l’horreur de la bataille aucun ne défaillit à la vue de ces cadavres défigurés. En fin d’après-midi le bûcher funéraire fut allumé par les prêtres du culte solaire, tous regardèrent en silence les flammes dévorer les corps de leurs camarades tombés au combat. 273 légionnaires était morts selon le décompte et une bonne centaine était gravement blessé, quatre à cinq cents nomades jonchaient toujours le sol de la plaine ou ils resteraient à la merci des charognards pour avoir contesté l’ordre impérial. Quand le soleil passa derrière l’horizon, la compagnie lourdement endeuillée rentra à la forteresse, ne laissant que quelques soldats pour surveiller le brasier encore intense.

Eswald aurait aimé raconter qu’il était resté hanté par les visages des hommes qu’il avait tués ce jour-là, mais l’épuisement de la bataille le plongea rapidement dans un profond sommeil qui se chargea d’effacer les traits déjà flous de ces guerriers qui avaient payé si chèrement leur soif d’aventure.


[1] Une toise vaut six pieds soit environ 1.95m

2 commentaires

  1. Excellent deuxième chapitre !! Une belle description des positions des forces impériales et une bataille cohérente !! La suite, la suite et la suite !!

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