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Capoeira : Danse ou art martial ?

Introduction

La capoeira est un art martial brésilien mélangeant la danse, l’autodéfense, et la musique. C’est une activité très complète particulièrement connue pour ses coups de pieds retournés et esthétiques. Sans pouvoir qualifier la capoeira comme étant un art de combat efficace, on retrouve cependant certains combattants, ou même hauts pratiquants de capoeira évoluant en MMA.

La capoeira : Danse ou art martial ?
Source / @Fabio Ericeira / Licence
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La capoeira vous permettra de travailler la totalité de votre corps et surtout d’apprendre à donner des coups de pied particulièrement puissants en utilisant l’inertie du corps. Partons à la découverte de cet art qui véhicule une culture bien particulière.

Qu’est-ce que la capoeira ?

La capoeira est une discipline martiale se focalisant principalement sur l’utilisation des jambes. Cependant, son application finale se déroule sous forme de démonstrations acrobatiques plutôt que de combats.

D’autres parties du corps peuvent aussi être utilisées, telles que la tête, les mains, et les coudes.

Cette discipline comporte un côté très ludique et attractif en incorporant des instruments de musique et des chants traditionnels.

Historique

Les origines

La pratique originelle de la capoeira remonterait en Afrique, à Angola. Le Brésil et l’Angola étant tous deux des colonies portugaises, les deux peuples durent partager un bout d’Histoire.

Durant le 16e siècle, la colonie portugaise choisit d’utiliser des esclaves angolais afin de construire leur économie.

Les esclaves angolais à l'origine de la capoeira

Ces esclaves travaillaient sur la production de sucre de canne dans des conditions très dures, voire inhumaines. Ils venaient également à subir de violents sévices physiques.

En partie dû aux conditions de vie difficiles, les esclaves angolais se changeaient les idées en pratiquant une discipline qui se nommait Engolo, ou Ngolo (mélange de danse et de techniques martiales).

La communauté des Quilombos

Le nombre d’esclaves étant légion, une communauté organisée se crée. La pratique ancienne de l’Engolo change au fur et à mesure pour s’orienter davantage vers une discipline martiale.

Antônio_Parreiras_-_Zumbi Quilombos

On conserve les danses et rituels en mettant l’accent sur les techniques de combat. Le but étant de transformer l’ancienne pratique nommée Engolo en une nouvelle adaptation plus efficace : capoeira.

Popularisation et officialisation

Vers la fin du 19e siècle, la colonisation est abolie et le Brésil voit son indépendance. L’esclavage tombe et la capoeira se répand vite en dehors des communautés d’esclaves.

Ce nouvel art devient donc vite pratiqué par les Brésiliens. Le niveau d’insécurité étant également grandissant au Brésil, de nombreux criminels se mettent à la capoeira.

Le chaos social du Brésil s’accentua encore, et cette discipline devint même interdite. En effet, de nombreux policiers se font blesser par des pratiquants de capoeira.

La capoeira de nos jours

L’art de combat perd peu à peu sa réputation criminelle et dans les années 1920. Mestre Bimba et son élève Cisnando Lima profitent également de modifier la discipline en une approche plus souple et jouée. Ils utilisent leur nouvelle forme de capoeira afin de divertir les touristes et la réputation de ce nouvel art martial se répand encore davantage.

La capoeira est finalement autorisée et officialisée en 1940. Elle comprend toujours une grande part de danses, de rituels, tout en ayant soustrait certaines techniques martiales de l’époque où elle était interdite.

C’est surtout un art formidable afin de véhiculer la culture et les rituels de deux pays bien éloignés.

En 2014, la capoeira a été ajoutée à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

La roda !

La roda de capoeira est la caractéristique traditionnelle la plus notable. On traduit la « roda » par la ronde en français.

Tout est mis en scène dans la roda, les combats, les acrobaties, et la musique ! Les capoeiristes forment une ronde et jouent de plusieurs instruments pendant que deux combattants présentent un combat sous forme de danse en utilisant principalement des techniques de jambes.

Ronde de capoeira
Source / @Ricardo André Frantz / Licence

Les instruments de musique auront une importance capitale sur la représentation effectuée ! Nous avons généralement trois berimbau, deux pandeiro, un atabaque, et un agogo. Pour plus de détails sur les différents instruments utilisés, lisez cet article !

C’est le porteur du berimbau gunga qui dictera le rythme de l’affrontement entre les deux capoeiristes. Un chanteur est également présent, et celui-ci aura une influence majeure sur la représentation des pratiquants.

Les deux capoeiristes qui s’affrontent devront donc devoir s’adapter constamment aux chants, au rythme, et à la mélodie de la musique. Car celle-ci est censée représenter une histoire – des valeurs qu’ils devront au mieux retranscrire à travers leur représentation.

Des coups de pied non-conventionnels

La capoeira utilise des coups de pied que l’on ne retrouve nulle part ou difficilement ailleurs. En effet, la grande spécificité de cette discipline est ses coups de pieds retournés. Ils sont relativement télégraphiés, non-conventionnels, et surtout particulièrement puissants.

L’un des coups de pied retournés de capoeira se donne en posant une main au sol (Meia lua de compasso).

Il en existe bien sûr une multitude d’autres, mais nous avons déjà vu ce coup de pied passer dans des combats de MMA.

C’est une manière de frapper tellement peu conventionnelle, que dans les écoles classiques de boxe, kickboxing, et MMA, on ne prend pas l’habitude de se défendre et surtout d’anticiper ce genre d’attaques. On peut donc vite se faire surprendre. D’autant plus que la puissance générée par ce genre de frappe peut être terrible. Pas droit à l’erreur !

La capoeira en MMA ?

Sans que la capoeira soit une discipline très efficace en combat réel, ou un sport prédominant en MMA. Cet art martial a tout de même su sortir son épingle du jeu. Certains combattants ont un background en capoeira, ou même certains sont de véritables maîtres dans cette discipline.

Certains mouvements de capoeira ont été intégrés par de nombreux combattants afin de diversifier et ajouter de nouvelles armes à leur striking.

Anderson Silva était ceinture jaune de capoeira, il en avait pratiqué en étant enfant. Thiago Silva également en a pratiqué durant 8 ans !

José Aldo a également été pratiquant de capoeira durant son enfance. Conor McGregor a lui aussi intégré quelques coups de pied de capoeira dans son arsenal de combat.

Le combattant Marcus Aurelio est le combattant MMA qui représente le plus la capoeira. Il est aussi 5e dan de jiu jitsu, mais son style de striking repose totalement sur la capoeira. Il a d’ailleurs de magnifiques KO à son actif.

Conclusion

La capoeira est bel et bien un art martial ayant une forte résonance culturelle. C’est une discipline qui réunit le Brésil et l’Angola à travers des instruments, des chants, des représentations, et des mouvements martiaux.

La capoeira est un véritable vecteur culturel qui possède une identité très forte.

Les techniques de capoeira, bien que plus démonstratives qu’efficaces ont également fait leur preuve au sein de l’octogone, notamment grâce à des combattants comme Marcus Aurélio.

Un grand respect à tous les capoeristes qui évoluent à travers une discipline aussi riche que populaire.

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