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Le Kajukenbo : L’art hawaiien des 5 maîtres

Introduction

Le kajukenbo est un art martial hawaiien orienté vers l’autodéfense. Cette discipline fut développée vers la fin des années 1940 afin de remédier aux violences sévissant sur l’archipel d’Hawaï. Le Kajukenbo est un mélange efficace de cinq disciplines que nous verrons plus bas. Cet art martial a su faire ses preuves et on peut le retrouver pratiquement dans tous les pays. En effet, son approche « multi-disciplines » a su séduire de nombreux pratiquants dans le monde entier.

Kajukenbo : L'art des 5 maîtres
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Le kajukenbo est une discipline complète, car elle permet au pratiquant de se développer aussi bien sur des techniques de percussions, de projections, que de soumissions. Bien que l’on travaille principalement le domaine des frappes, l’art comprend également des techniques de bâton, de couteau, et d’attaques sur les points vitaux.

Histoire du kajukenbo

Immigration et violence

Pour comprendre la naissance du kajukenbo, il faut remonter aux premières immigrations chinoises sur l’île d’Hawaï. En effet, la première communauté à avoir rejoint Hawaï fut les Chinois qui s’y installèrent en grand nombre. Malheureusement, l’intégration était difficile et bien vite, ils se sont regroupés dans des quartiers.

Cette séparation implique rapidement des conflits entre les Chinois et les habitants hawaiiens.

Une autre communauté rejoint à son tour Hawaï : les Japonais. Ne trouvant également pas l’opportunité de s’intégrer correctement, ils se regroupent aussi dans des quartiers et se mêlent aux conflits déjà existants entre les Hawaiiens et les Chinois.

Plus tard, les Philippins et les Coréens immigrent à leur tour sur l’île, augmentant aussi le nombre d’arts martiaux pratiqués, ainsi que les conflits.

Confrontation de styles

Chaque ethnie amenant son style de combat, la confrontation de styles devient inévitable sur l’île hawaiienne.

Les Japonais ouvrent des écoles de karaté et de judo, alors que les Chinois apportent leur kung fu. Le kali eskrima est lui aussi mis en avant par les Philippins.

Beaucoup de communautés revendiquent ainsi la supériorité de leur art de combat et dès les années 1920, on commence d’organiser des combats inter-disciplines.

Une recherche intensive commence et une profonde remise en question se fait sur l’efficacité des arts martiaux.

Création du kajukenbo

En 1947, un regroupement de ceintures noires se forme afin de créer une synthèse des différents arts martiaux présents sur l’île d’Okinawa. La « Black Belt Society » est ainsi officialisée afin de développer un nouvel art martial.

Cinq différents experts en arts martiaux se retrouvent donc régulièrement afin de synthétiser les différents styles de combat existant sur l’île.

Ils créent un art martial qu’ils nomment « kajukenbo » en intégrant les techniques utiles et en rejetant celles qu’ils considèrent superflues.

Un mélange de karaté, de judo, de jujitsu, de kenpo, et de boxe voit le jour.

Composition des cinq experts

Adriano Sonny Emperado

Le créateur du kajukenbo (sijo) se nomme Adriano Sonny Emperado. Initialement pratiquant d’eskrima, il a aussi passé une ceinture noire en kenpo.

Frank Ordonez

Expert en jujitsu.

Peter Choo

Expert en Tang soo-do coréen et en boxe anglaise.

Joe Holk

Expert en judo.

Clarence Chang

Expert en boxe chinoise.

Le Kajukenbo en résumé

Le kajukenbo s’articule principalement autour du kenpo, qui est l’art martial pratiqué par son créateur. Cependant, son approche le veut dynamique. C’est-à-dire qu’il va constamment aller puiser dans les autres arts martiaux afin d’évoluer et de s’adapter à la vie moderne.

Un système de percussions

Le kajukenbo reste principalement sur un système multi-percussions. C’est-à-dire que le volume de frappes sera généralement élevé.

Comme dans beaucoup de sports orientés vers l’autodéfense, il est nécessaire d’imposer de nombreuses frappes à grande vitesse afin de déstabiliser son adversaire le plus rapidement possible.

La forme de la main varie aussi très fréquemment lors des frappes . Il n’est donc pas rare de voir des percussions main ouverte au niveaux des parties génitales, des coups de poing marteau au niveau de la tempe, ou des crochets de boxe au niveau du foie.

Les coups de pied sont très visiblement pris du karaté, où l’on peut voir
par exemple des formes ressemblant au yoko geri, ou au mawashi geri.

Projections et clés

Holk et Ordonez, experts en judo et en jujitsu ont bien sûr ajouté leur pierre à l’édifice en y incorporant les techniques de projections, et de clés articulaires.

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On reconnaît donc l’empreinte japonaise qui ressort quelques fois dans cet art martial hawaiien. La boxe chinoise issue du kung fu a elle aussi permis de leur côté d’incorporer des clés articulaires.

Utilisation des armes

Bâton et couteaux

Le kajukenbo a également enrichi son répertoire en incorporant les techniques de bâton issu du kali eskrima. Ce dernier est un martial philippin spécialisé dans le maniement de ceux-ci.

On y apprend donc le maniement du bâton, ainsi que des défenses.

Les défenses contre attaque au couteau sont également travaillées. Le travail aux armes s’articule autour de ces deux objets.

Palamas sets (katas)

Peter Choo, spécialisé en Tang soo-do (une discipline s’apparentant au karaté) a introduit au kajukenbo un système de kata. C’est-à-dire des mouvements très structurés à répéter dans le vide. En effet, Choo avait étudié le shorinji ryu karate sur l’île d’Okinawa au Japon.

Les katas ont pour but d’uniformiser les styles et techniques aux pratiquants de la discipline. Cela inculque aussi la rigueur, la discipline, et le travail de la précision, ainsi que l’esthétisme.

Un style rapide et explosif

Malgré l’introduction de katas, qui pourrait apparenter le kajukenbo a un style rigide et particulièrement traditionnel, il se veut principalement évolutif. Les techniques de combat sont souvent adaptées et améliorées.

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Dos grandes guerreros.

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Le système repose principalement sur la rapidité, l’explosivité, et la surprise. De nombreux autres styles d’autodéfense reposent également sur ce principe, mais lorsque l’on regarde un pratiquant de kajukenbo à l’oeuvre, ce sont vraiment ces aspects qui ressortent.

Lors d’une attaque, le pratiquant répond avec 3-4 percussions généralement effectuées le plus rapidement possible. Le but étant de surprendre et de déstabiliser l’agresseur. Ensuite, tout dépend comment l’affrontement se poursuit, il est possible d’utiliser des techniques de judo, et de jujitsu afin de mettre au sol, maîtriser, et contrôler son opposant.

Les clés articulaires et les projections sont donc de mise, mais elles ne sont pas prioritaires.

Du sparring en kajukenbo ?

Le kajukenbo s’est aussi inspiré de la boxe pour inclure un système de sparring afin que ses pratiquants puissent toucher à l’affrontement.

J’ai moi-même pratiqué du kajukenbo en étant enfant, et l’on pratiquait régulièrement du sparring avec mitaines, casque et protège-tibias.

La première orientation du sparring en kajukenbo reste le travail aux « points ». C’est-à-dire qu’on ne va pas chercher le KO, mais à toucher son adversaire.

Ensuite, tout dépend des clubs, le sparring peut être plus intensif.

Notons aussi que le type de sparring peut varier également (lutte, sol).

Conclusion

Beaucoup de souvenirs me sont revenus en écrivant cet article, car le kajukenbo reste l’art martial de mon enfance. En effet, les katas, les sparrings au sol, le sparrings de boxe, ainsi que les katas, et les techniques de défense font de cet art martial un système structuré, complet, évolutif et explosif.

J’ai toujours apprécié les systèmes de combat, comme le kajukenbo qui s’inspire d’autres sports ou art martiaux afin de s’enrichir.

Le kajukenbo est donc une discipline complète et polyvalente qui permet au pratiquant de toucher à tous les secteurs de combat, et de découvrir l’aspect confrontation (sparring), ainsi que les katas.

Un grand respect à tous les pratiquants de kajukenbo et un bon entraînement à tous !

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