Dans cet article, je vais vous présenter trois légendes du Karaté. Le but est de vous résumer le plus simplement possible des figures historiques qui ont marqué le monde du Karaté. Nous allons commencer par présenter le fondateur du Karaté Shotokan, Funakoshi Gichin, puis nous allons nous intéresser à deux maîtres qui ont énormément apporté au Karaté, Nakayama Masatoshi et Masutatsu Oyama.
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Funakoshi Gichin
Le karaté dès l’enfance
Gichin Funakoshi est né en 1868 au Japon sur les îles Ryukyu. C’est une période historique difficile pour ce territoire qui est disputé entre les Chinois et les Japonais. Bien que son père soit un expert en Bō-Jutsu, un art martial japonais utilisant un bâton long, le jeune Gichin n’aura pas la chance de grandir et apprendre les arts martiaux avec son père. Ce sont ses grands-parents paternels qui l’élèvent pratiquement dès sa naissance.
Lorsqu’il est enfant, il est petit et mince par rapport aux autres garçons de son âge ( un peu comme Jigoro Kano ). Il pratique le tegumi, de la lutte sans coups frappés puis commence le Shuri-te, un style de Karaté à l’âge de 11 ans. À l’âge de 15 ans, il se fait entraîner par le maître japonais Azato Yasutsune, un des maîtres les plus reconnus dans son domaine. Il se fait également entraîner par Anko Itosu, une véritable légende du Karaté qui a largement codifié et diffusé son art. Ces deux maîtres avec des philosophies différentes vont beaucoup apporter à Gichin. Azato privilégie l’esquive tandis que Itosu préfère le renforcement du corps pour une meilleure absorption des coups.
Le succès de son Karaté
Lorsqu’il est adulte, Funakoshi continue toujours avec rigueur et passion le Karaté. Il est maître d’école le jour et s’entraîne la nuit. Il continue d’apprendre auprès de différents maîtres de Karaté et maîtrise de plus en plus de katas fondamentaux. Son entraînement physique est très difficile, une vingtaine de kilomètres de marche rapide pour aller au Karaté, de la musculation avec des levés de fonte. Il renforce également ses bras et ses poignets en frappant de nombreuses heures chaque jour sur un makiwara ( un poteau en bois recouvert de cuir ou de paille de riz ).
L’année 1922 marque un tournant décisif pour Gichin. En effet, il fait une démonstration de son art devant le ministre de l’Éducation Nationale japonaise. Le but de cette démonstration est de promouvoir et d’introduire l’Okinawa Te ( l’art martial pratiqué par Gichin ) au Japon. C’est alors un véritable succès, le public et le ministre sont conquis. Funakoshi ouvre la même année, une école à Tokyo et quitte sa région natale et donc sa femme et ses enfants. Après quelques temps difficiles, durant lesquels il doit faire de nombreux métiers en plus de son rôle de maître, il parvient peu à peu à faire connaître son art. C’est d’ailleurs à ce moment que l‘Okinawa-Te devient le Karaté. Il écrit par la suite quelques ouvrages présentant les techniques du Karaté. Funakoshi rencontre Morihei Ueshiba et a ainsi l’occasion de philosopher avec le fondateur de l’Aïkido.
La voie de la main vide
Dans les années 1930 avec la montée du nationalisme, il va changer la signification des idéogrammes du Karaté qui signifie jusqu’alors « main de Chine ». Il va rajouter le -DO au Karaté, signifiant alors « la voie de la main vide« . De nombreux clubs universitaires ouvrent dans le pays, rendant le Karaté plus populaire que jamais. Il va ouvrir une école peu avant la seconde Guerre Mondiale, le Shotokan. Malheureusement, cette dernière va être complètement détruite par des raids aériens et de nombreux élèves vont périr. À la fin de la Guerre, son école va être entièrement reconstruite à l’identique.
Rencontre avec Jigoro Kano
C’est au cours de la démonstration de Karaté de 1922 que Jigoro Kano propose à Gichin Funakoshi une rencontre. Kano occupe à ce moment-là, une fonction importante au ministère de l’éducation. Il lui propose ainsi de faire une leçon de Karaté dans le dojo du Judo Kodokan. Cette rencontre entre ces deux grands maîtres attire une foule impressionnante. Grâce au succès de sa prestation, Kano conseille à Funakoshi de s’installer à Tokyo et de propager le Karaté partout dans le pays. Gichin va par la suite s’inspirer du système de grade du Judo pour son Karaté.
Vie personnelle et mort
Funakoshi se marie avec une femme de sa région qui lui donne quatre enfants, trois garçons et une fille. Sa femme devient elle aussi une grande pratiquante de Karaté et remplace à l’occasion son mari pour certains entraînements. Malheureusement, il fait face au décès de l’un de ses fils et de sa femme après la deuxième Guerre Mondiale. Jusqu’à ses derniers jours, il continue à s’entraîner et travaille même à la confection d’un dernier makiwara. Celui que l’on considère comme le père du Karaté Shotokan meurt en 1957, à l’âge de 89 ans.
Nakayama Masatoshi
Les arts martiaux dans le sang
Nakayama Masatoshi est né en 1913 dans le sud du Japon. Il grandit dans une famille de samouraïs et commence à pratiquer le Kenjutsu qui est connu comme l’art des samouraïs. C’est un art martial qui enseigne l’art des sabres, une sorte d’escrime. Aujourd’hui, c’est le Kendo qui est pratiqué et qui est devenu un sport de compétition. Encouragé par son père, il pratique par la suite le Judo tout en continuant le Kenjutsu. À 19 ans, alors qu’il étudie les langues et l’histoire, il tombe par hasard sur un cours de Karaté. Il va avoir la chance d’être entraîné par Gichin Funakoshi pendant plus de cinq années. Il part par la suite en Chine pour étudier et travailler, mais également apprendre différents styles de combats chinois tout en continuant sa pratique du Karaté.
Retour au Japon
Masatoshi retourne au Japon à la fin de la seconde Guerre Mondiale. Le pays est dévasté. Le fils de samouraï constate avec désolation que tout a disparu, que ce soit ses amis ou le Dojo du maître Funakoshi. Son rôle va devenir alors très important. Il va se réunir avec les anciens élèves de Funakoshi qui ont survécu. Ainsi, ils vont créer l’école du Karaté Shotokan dans laquelle Masatoshi va obtenir une place centrale. Il va être un formidable promoteur du Karaté et se révéler très à l’aise pour former les experts de cet art. Par la suite, il va être entraîneur de Karaté dans une grande université au Japon et va être à l’origine de la création de l’Association japonaise de Karaté. Cette association compte aujourd’hui des millions de membres partout dans le monde.
Plus de combats, moins de katas
Les points de vue divergent entre Funakoshi et Nakayama en ce qui concerne la place du combat dans le Karaté. Tandis que le père du Karaté Shotokan préconise beaucoup de katas à répéter inlassablement pour développer la technique, Masatoshi est davantage dans le contact avec l’introduction d’assauts libres et des entraînements plus physique. Ce dernier est aussi largement favorable à la mise en place de compétition. Après la mort de Funakoshi, de nombreuses compétitions et championnats voient le jour, popularisant grandement le Karaté. Le premier championnat du Japon connaît un formidable succès et est à l’origine de l’essor du Karaté dans le monde occidental. De nombreux instructeurs partent enseigner dans de nombreux pays. Cet art martial plaît, car il peut être adapté comme sport de compétition et comme moyen de self-defense. Tout le monde peut donc y trouver son compte.
Vie personnelle et mort
Nakayma Masatoshi a écrit de nombreux livres traitant du Karaté, dont » Dynamic Karaté » dans lequel il raconte son histoire et explique en détail de nombreuses techniques. Celui que l’on surnomme le père du Karaté sportif meurt en avril 1987 et tout comme Funakoshi, il va pratiquer le Karaté jusqu’à ses derniers instants tout en diffusant au maximum l’art qu’il a pratiqué pendant plus de cinquante années.
Masutatsu Oyama
Les arts martiaux dès le plus jeune âge
Masutatsu Oyama voit le jour en juillet 1923 en Corée du Sud. Son vrai nom est Choi Yeong-Ui, mais il a dû le changer lors de son émigration au Japon. Il est issu d’une famille d’aristocrate et cinq frères et sœurs. Impressionné par le chancelier prussien Otto von Bismarck, qui fut l’un des maîtres de l’Europe lors du XIXème siècle, il cherche à son tour à devenir une sorte de Bismark de l’Orient. Dès l’âge de neuf ans, il commence le Kempō, un mélange de Kung-fu et de Ju-jitsu, et des arts martiaux originaires de Corée. Six ans plus tard, il rentre dans une école pour devenir pilote et découvre au même moment le Karaté. Il a lui aussi la chance d’apprendre auprès du fondateur Gichin Funakoshi.
Un artiste martial surdoué et solitaire
Après avoir testé de nombreux arts martiaux originaires de Chine et de Corée, il s’essaye également à la boxe et au Judo. Lors de son inscription dans le Dojo de Funakoshi, il évolue très rapidement et ses talents impressionnent ses camarades et même son maître. À l’âge de 20 ans, il est déjà 4ème dan. Mais en Judo également, ses progrès sont exceptionnels, il atteint aussi le 4ème dan. Sa rencontre avec Funakoshi va le marquer profondément.
À la fin de la deuxième Guerre Mondiale, sous les conseils de grands maîtres d’arts martiaux, Oyama part s’entraîner dans les montagnes. L’objectif est de former son corps et son esprit. Il part alors avec l’un de ses élèves, l’objectif est de rester trois années. Ils n’ont aucun contact avec d’autres personnes. L’entraînement et l’isolement sont tellement difficiles que l’élève d’Oyama s’enfuit au bout de quelques mois. Notre maître est alors tout seul et craque lui aussi quelques mois plus tard en retournant à la ville. Cependant, il repart dans les montagnes quelque temps plus tard pour y rester pendant presque un an et demi. Son entraînement va alors être surhumain. Il va pratiquer son art douze heures par jour sans prendre de repos ne serait ce qu’un jour ou deux. Il va également beaucoup lire et apprendre l’histoire de nombreux arts martiaux et les différentes philosophies.
Le Karaté Kyukoshin
Alors que le but du Karaté selon Funakoshi est de se dépasser soi-même, Oyama est plus adepte du » ichi geki, hissatsu « , c’est à dire » une attaque, une mort certaine« . Voilà ici la grande différence entre la vision traditionnelle de Funakoshi et celle d’Oyama. Ce dernier fait de nombreuses exhibitions au Japon, mais aussi dans d’autres pays contre des taureaux ( même si pour certains ce ne sont que des légendes ). Le but est de leur briser les cornes. Il se lance également le défi de battre 300 personnes en 3 jours, il réussit non sans quelques difficultés et blessures.
À l’âge de 30 ans, Masutatsu ouvre son propre dojo. La réputation du maître attire une foule d’étudiants, cependant beaucoup abandonnent à cause de la difficulté des entraînements. Oyama intègre de nombreuses techniques d’autres arts martiaux dans son Karaté. Cela fait la richesse de son art, malheureusement les blessures sont légion lors des entraînements. Les règles sont alors assez primaires, les coups dans les parties sont ainsi autorisés.
Onze ans plus tard, Oyama donne un nom à son Karaté, c’est le Kyokushinkai qui signifie, l’ultime vérité. C’est un Karaté qui privilégie l’efficacité en combat réel. Les règles sont alors plus encadrées. On ne peut pas frapper avec les mains dans la tête de l’adversaire, mais les coups de pied et de genou sont autorisés avec un maximum de puissance. Bien évidemment on recherche le KO.
L’art d’Oyama jouit alors d’une grande popularité et s’exporte partout dans le monde. On compte des millions d’adeptes, dont de nombreuses personnalités tels que l’acteur Dolph Lundgren, Georges St Pierre ou Andy Hug qui ont toutes atteint la ceinture noire.
Vie personnelle et mort
Oyama a écrit de nombreux livres racontant son histoire et les différentes étapes de sa vie le conduisant à création du Kyokushin. Masutatsu Oyama meurt à l’âge de 70 ans d’un cancer du poumon.
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