Le weight cut est un processus de perte de poids utilisé par une large majorité des combattants, que ce soit en Boxe Anglaise, en Lutte ou en MMA par exemple.
Nous allons voir dans cet article de quoi il s’agit concrètement avec plusieurs exemples de combattants adeptes du weight cut parfois extrême.
CIRCUIT DE 23 MINUTES | |
✅ Gratuit
✅ À faire chez soi
✅ Ebook
✅ Programme PDF ✅ BONUS :
2 programmes au sac de frappe - Améliorer ses directs - Enchaînements basiques pieds-poings |
|
Nous vous promettons de ne pas utiliser votre adresse email à mauvais escient.
|
Le weight cut, qu’est-ce que c’est ?
Définition
Le weight cut dans les sports de combat, par exemple, est une pratique permettant de perdre un maximum de poids avant un combat afin de combattre dans une catégorie inférieure. Cela permet donc de bénéficier d’un avantage physique qui peut être considérable lors d’un combat. En effet, après la pesée, le combattant en se réhydratant notamment, pourra reprendre plusieurs kilos.
Comment se déroule un « weight cut » généralement ?
Plusieurs semaines et même mois à l’avance, les combattants se préparent dans des camps d’entraînements. Dans ces camps, les athlètes suivent notamment un régime alimentaire en diminuant progressivement les glucides. Ils perdront donc les glycogènes présents dans les muscles. Et qui dit, moins de glycogènes, dit moins d’eau. En effet, pour 1 gramme de glycogène il y a 3 grammes d’eau. Sachant qu’en moyenne, notre corps stocke environ 500 grammes de glycogène, il est facile de perdre plus de 3 kilos suite à la réduction des glucides.
Puis pendant quelques jours, le combattant va boire une grosse quantité d’eau pour la diminuer progressivement. La veille de la pesée, il ne va rien boire et va en plus arrêter sa consommation de sodium ( car il retient l’eau dans le corps ). Le combattant va ainsi continuer à perdre du poids en urinant régulièrement et en transpirant. Il faut ajouter à cela, les saunas, les bains chauds, des entraînements physiques avec plusieurs couches de vêtements et parfois même des vomissements forcés.
Quelques risques du weight cut
Il y a de nombreux risques liés à des weight cut extrêmes.
Commençons par les troubles de l’humeur et un manque de concentration pour les risques les moins graves.
Malheureusement, ce n’est qu’une petite partie des risques.
En ce qui concerne les risques plus sérieux, on trouve les problèmes cérébraux.
Si la réhydratation n’est pas optimale, le liquide présent autour du cerveau n’assurera pas complètement son rôle de protection. Le combattant sera donc beaucoup plus fragile aux coups à la tête et donc aux traumatismes. Cela peut conduire dans les cas les plus graves à une encéphalopathie traumatique chronique, c’est à dire, une dégénérescence des cellules cérébrales.
Le manque d’eau peut également provoquer des crampes très douloureuses, une augmentation de la température corporelle et diminuer la force et l’endurance des muscles. En effet, ces derniers ont besoin d’eau pour bien fonctionner, surtout durant un combat.
D’autres problèmes comme des troubles de la vision sont fréquents.
Enfin, pour compenser le manque d’eau, le cœur va devoir plus travailler et sera donc moins efficace.
Quelques exemples impressionnants en MMA
Je vais vous citer ici quelques exemples de combattants à l’UFC qui sont passés maîtres dans l’art du weight cut.
Darren Till
Commençons par Darren Till, le combattant anglais des welterweights. Il combat donc chez les moins de 77.1 kilos. Mais vous avez sans doute remarqué qu’il est absolument énorme pour cette catégorie. Rappelez-vous de son combat contre Donald Cerrone, il y avait pratiquement deux catégories d’écart entre les deux athlètes. Selon les dires de l’Anglais, il pesait plus de 90 kilos pour ce combat. Rien d’étonnant quand on sait que hors combat, Darren Till pèse près de 95 kilos !
Anthony Johnson
Prenons maintenant le cas d’Anthony Johnson, certainement l’exemple le plus impressionnant. Pour ceux qui le connaissent, Anthony a combattu dans quatre catégories différentes, des poids mi-moyens aux poids lourds, soit des moins de 77,1 kilos aux plus de 93 kilos. Sachant que pour son combat contre Andrei Arlovski, il était à plus de 104 kilos. Ainsi, il perdait près d’une quinzaine de kilos pour faire le poids à la pesée avant de les regagner très peu de temps après. Lors d’une interview, il raconte « Je suis passé de 104 à 77 kilos en deux mois. »
Aujourd’hui, Anthony Johnson n’affiche plus le même physique. Il en est très loin même. Voyez par vous même ci-dessous !
Conor Mcgregor
Et qu’en est-il de la superstar Conor Mcgregor ? Bien évidemment pour ceux qui le suivent depuis longtemps, vous devez certainement vous rappeler de Conor chez les featherweights. Soit chez les moins de 65,7 kilos. Dans cette catégorie, l’Irlandais mettait KO presque tous ses adversaires, mais son apparence lors des pesées était plus qu’inquiétante. Il y apparaissait presque à chaque fois squelettique. En effet, il perdait plus de 11 kilos pour faire le poids dans cette catégorie. Aujourd’hui, Conor combat essentiellement chez les poids légers et occasionnellement chez les mi-moyens. La différence est plus que notable.
Gleison Tibau
Enfin, je vais parler du combattant brésilien Gleison Tibau. Ce dernier est dans la catégorie des poids légers, soit les moins de 70,3 kilos. Mais Gleison est un monstre physique dans cette catégorie. Il s’est déjà battu avec un poids de presque 85 kilos, soit plus de deux catégories au-dessus de la sienne. Mais le physique de Gleison Tibau lui permet de faire ce weight cut. En effet, la forme de son corps et sa grosse musculature lui permettent de contenir beaucoup d’eau. Gleison peut donc jouer « facilement » avec la balance.
Le weight cut a ses limites pour certains
Il y a aussi des échecs parmi ceux qui essaient trop souvent de prendre leur corps pour une machine.
Je pense à Johny Hendricks qui a raté de nombreuses fois la pesée et qui a même tenté de perdre plus de 11 kilos en moins de 3 jours pour un combat contre Tyron Woodley. Hendricks a ainsi souffert d’un blocage intestinal et d’un problème au rein. Il a dû être traité par intraveineuse.
À force de manquer la pesée chez les welters, Johny s’est décidé de monter chez les middleweights, soit environ 7 kilos au-dessus. Mais même là, il lui est arrivé de louper le poids. Je vous laisse donc imaginer son poids naturel sans weight cut.
Il a aujourd’hui pris sa retraite en MMA.
On peut également penser à TJ Dillashaw lors de son combat contre Henry Cejudo. Il est descendu dans la catégorie des flyweights ( – 56,7 kilos ) pour aller chercher la ceinture, malheureusement cela ne s’est pas passé comme prévu.
Déjà que chez les bantamweights ( – 61,2 kilos ) TJ perd beaucoup de poids, c’est un « exploit » physique qu’il ait réussi à faire le poids dans une catégorie encore plus basse. Il a perdu plus de 13 kilos en trois mois, dont plus de 4, les deux jours avant la pesée. Pourtant le combat a été plié en moins de 30 secondes. Cejudo, ( qui affirme avoir pesé environ 66 kilos lors de ce combat ) a mis KO le champion des poids coqs avec une facilité déconcertante.
Quand on pense que dernièrement, TJ a résisté par deux fois aux coups de Cody Garbrandt et au puissant John Lineker, on peut se douter que ce weight cut brutal a certainement fragilisé sa résistance et son menton.
À force de repousser ses limites, le corps finit par dire stop d’une manière ou d’une autre.
Conclusion
Je ne vous ai cité dans cet article que quelques exemples. Presque tous les combattants pratiquent le weight cut à différents niveaux. Que ce soit GSP, Khabib, Jon Jones, Chris Weidman ou Tyron Woodley, perdre une dizaine de kilos pour la pesée est désormais la norme. Il n’y a qu’à voir la différence physique entre la pesée et le jour du combat. Mais le weight cut est-il toujours bénéfique pour les performances physiques du combattant ?
Nous verrons dans un prochain article, quelques combattants qui ont décidé de limiter le weight cut et qui réussissent leurs combats avec succès. Nous étudierons également les solutions qui pourraient êtres mises en place par les organisations pour limiter le weight cut.