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Karaté Kyokushinkai : L’école de l’ultime vérité

Introduction

Le Karaté est un art complexe, car il comporte de nombreux styles et de nombreuses écoles. Nous allons aborder dans cet article une forme que j’apprécie et qui est réputée être la plus dure : le Karaté Kyokushinkai. Bien que l’origine du Karaté remonte à plusieurs centaines d’années sur l’île d’Okinawa, les formes modernes sont plus récentes (19-20e siècle).

Karaté Kyokushinkai


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Gishin Funakoshi fonde ainsi entre 1922 et 1936 ce qu’on appelle plus communément le « Karaté ». Ce n’est qu’en 1953 que le premier dojo de Karaté Kyokushinkai voit le jour par son fondateur : Masutatsu Oyama.

Qu’est ce que le Karaté Kyokushinkai ?

Karaté Kyokushinkai logo

Wikimedia

Le Karaté Kyokushinkai signifie littéralement « l’école de l’ultime vérité ». Un art qui se veut proche du combat réel, donc du KO ! En effet, son fondateur, Masutatsu Oyama a toujours mis en avant l’affrontement « full contact » ; il préconisait donc de frapper à pleine puissance.

Le Karaté Kyokushinkai est un art qui demande beaucoup de rigueur et de discipline. Le renforcement musculaire, osseux, ainsi que la dureté des combats demandent au pratiquant d’aller souvent au-delà de ses limites. Les combats pratiqués sans gants et à distance rapprochée demandent aussi un entraînement et une préparation adéquate.

Ainsi, le renforcement des tibias et des phalanges est une étape obligatoire et régulière de cet art tout aussi intense que fascinant. Sa devise est « un coup une victoire ». On peut donc comprendre le degré d’implication des pratiquants dans les phases de randori (combat). L’entraînement Kyokushinkai vise à améliorer la charge le physique et le mental ; il s’agit d’une véritable école de vie.

Le dépassement de soi est un aspect particulièrement important et reconnu dans le milieu du Karaté Kyokushinkai. On cherche souvent à pousser le pratiquant dans ses derniers retranchements afin de renforcer le corps et l’esprit.

Origine et naissance de l’art martial

Origine

Masutatsu Oyama

Masutatsu Oyama / Wikimedia / Licence

Lorsque l’on parle de Karaté Kyokushinkai, nous devons obligatoirement parler de son fondateur : Masutatsu Oyama. Un combattant acharné, polyvalent et particulièrement perspicace dans son approche martiale. Peut-être trop extrême selon certains.

Le véritable nom d’Oyama est Choi Yeoung-eui, mais il se fait surnommer Choi Bae-dal. Pour ceux qui souhaitent découvrir un film intéressant sur son parcours, regardez Fighter in the Wind. Il offre une bonne synthèse des valeurs qui composent le Karaté Kyokushinkai.

Choi Bae-dal naît en 1923 dans le village de Waryong en Corée du Sud. Il apprend dès l’âge de 9 ans le Southern Chinese Kempo, puis d’autres arts martiaux coréens. Dès 14 ans, son père l’envoie au Japon dans une école militaire, et c’est à Tokyo qu’il perfectionne et enrichit son bagage martial. Il apprend le Karaté de Gichin Funakoshi lui-même, et il apprend le judo à l’académie militaire. Une discipline dans laquelle il est aussi très bon et obtient un 4ème dan.

Les fondements du Kyokushinkai

Il semblerait qu’Oyama pose les premiers fondements du Karaté Kyokushinkai en s’exilant seul en forêt. En effet, suivant les conseils d’un maître de Karaté Gōjū-ryū, Masutatsu Oyama prend 3 ans pour méditer dans les montagnes. Cependant, il ne s’agit pas d’une simple période de méditation. Oyama s’entraîne intensément, d’après ce qu’on dit en s’imposant des exercices très difficiles, tant sur le plan physique que mental. Sans en douter, cette phase de recherche profonde a une influence capitale sur le Karaté Kyokushinkai que nous connaissons aujourd’hui.

Quand Oyama revient de son périple, il parcourt l’Asie pour défier des pratiquants d’arts martiaux de différents styles, comme des karatékas, des boxeurs, et des lutteurs. Oyama aurait dominé largement chacun de ses adversaires et la réputation de son style de Karaté se serait étendue.

Il promeut aussi son style aux États-Unis en faisant de nombreuses démonstrations.

En 1953, à Tokyo, il ouvre son premier Dojo. Mais ce n’est qu’en 1964 qu’il officialise son Karaté en le nommant : Kyokushinkai. Une appellation signifiant : « L’école de l’ultime vérité ».

Comment le pratique t-on ?

Le style de combat

Le style du Karaté Kyokushinkai prend racine dans différents arts martiaux, ceux pratiqués et étudiés par Oyama. Bien évidemment c’est un Karaté, donc un art martial japonais qui repose essentiellement sur la percussion. Le bagage technique du Karaté Kyokushinkai possède les mêmes fondements que le Karaté Do officialisé par Gishin Funakoshi.

Oyama s’inspire du Shotokan pour le travail de frappes linéaires et du Taikiken pour les coups circulaires. Il ajoute du gōjū-ryū d’Okinawa le travail respiratoire et enrichit ainsi son travail de poings. Ayant pratiqué le judo, Oyama ajoute quelques fauchages et balayages et surtout quelques coups de pied provenant d’arts martiaux coréens.

Le Kyokushinkai possède une frappe que l’on retrouve dans les sports de pied-poing et moins dans les autres formes de Karaté : le low kick. Appelé en japonais gedan mawashi geri. Étant donné que le combat peut se terminer au KO, les frappes dans les jambes sont données à puissance maximale. C’est une technique qui est moins utilisée dans des formes de Karaté comme le Shotokan en raison des compétitions qui n’autorisent pas les frappes en dessous de la ceinture.

Le Karaté Kyokushinkai est donc un art complet et complexe qui met en avant l’endurcissement mental et physique. Nous avons donc une approche intéressante afin de développer des qualités de striking assez précises, utiles à n’importe quel pratiquant d’art martiaux.

Compétitions

Le point le plus spécifique à la pratique du Karaté Kyokushinkai est l’absence de coups de poing au visage. Une restriction qui oblige forcément les combattants à réduire leur distance de combat. Les coups de pieds et coups de genou à la tête sont par contre autorisés, sans saisies. La technique de jambe suicide enroulée est une forme de frappe popularisée et autorisée par le Karaté Kyokushinkai.

Hormis l’absence des techniques de bras au visage, les combats en Kyokushinkai sont durs et très réalistes. Notamment sur le développement des coups de pieds et des techniques de jambes.

Deux grands noms de la discipline

Andy Hug

Andy Hug est un champion de kickboxing suisse et anciennement pratiquant de Karaté Kyokushinkai. À seulement 17 ans il devient champion national, puis champion du monde. Il s’engage plus tard au Karaté seido et au muay thai, deux disciplines dans lesquelles il excelle aussi et remporte des titres.

Hug s’engage ensuite dans le K-1 pour remporter à 32 ans la prestigieuse compétition. Ses prestations ont toujours impressionné les Japonais qui se sont mis à le surnommer « le Samouraï ». Andy possède d’excellents coups de pied avec des kakato geri  (coup de pied marteau) qui ont mis KO de nombreux adversaires.

Andy décède le 24 août 2000 d’une leucémie et reste encore aujourd’hui une idole dans le monde des arts martiaux et des sports de combat. Il est particulièrement apprécié dans le milieu du Karaté parce qu’il s’agit du premier karatéka à avoir remporté un tournoi de K-1.

Georges St-Pierre

Georges St-Pierre est un combattant de MMA canadien possédant l’un des plus grands palmarès de l’UFC. Il a 12 combats remportés pour le titre des welterweight (poids moyens), le plaçant logiquement dans les plus grands combattants de l’histoire de l’organisation.

Bien que le style de Georges St-Pierre soit axé sur la lutte, son striking et principalement son travail de jambes vient clairement de sa pratique du Karaté Kyokushinkai. GSP est ainsi 3ème dan dans cet art martial et il est toujours entré dans l’octogone avec le kimono traditionnel de Kyokushinkai.

Nous avons aussi vu les marques de sa pratique en Kyokushinkai grâce à ses kakato geri (coup de pied marteau) lorsque ses adversaires étaient au sol. Ses coups de pied retournés sont aussi appréciables, et nous avons vu lors de son combat contre Michael Bisping d’excellents yoko geri.

Conclusion

Le Karaté Kyokushinkai est un art martial récent, très dur, et orienté sur le combat réel. J’ai toujours personnellement apprécié cet art martial et surtout l’engagement de ses pratiquants. Il s’agit vraiment d’un art que l’on pratique avec le coeur, ainsi qu’une réelle intention. Ce n’est pas un simple sport que l’on pratique pour se dépenser. L’engagement de soi, le dépassement psychologique et l’endurcissement sont de mise pour chaque entraînement.

C’est un art martial qui impose un grand respect et qui met en avant de nombreuses valeurs de vie. Cette forme de Karaté, la plus dure, véhicule à travers la sévérité de ses entraînements, contrôle de soi, rigueur, force et engagement. Il n’est donc pas étonnant qu’en soient nés des champions tels qu’Andy Hug et Georges St-Pierre qui ont transcendé leur sport.

Un grand respect donc à tous les pratiquants de cette discipline. Je vous invite donc à en découvrir plus sur cet art en vous renseignant ou pourquoi pas à poser les pieds sur le tatami.

2 commentaires

  1. D’excellents combattants c’est sur ! J’ai récemment publié un article sur les différents styles de karaté, laissez-moi un descriptif du Kyokushinkai dans les commentaires avec le lien vers cet article pour que mes lecteurs en sage plus sur votre style.

    • J’ai besoin de voir et lire la livres écrit par oyama masutatsu le fondateur.

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