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Les différentes formes de sparring pour mieux progresser en combat

Introduction

La notion de sparring est présente dans tous les sports de combat et dans certains arts martiaux. C’est en effet un fondement indispensable à l’entraînement au combat et à l’affrontement. Il existe évidemment une multitude de formes de sparring afin de pouvoir développer au mieux ses qualités de combattant. La notion de confrontation est ce qui va permettre au combattant de coordonner et d’appliquer dans le bon rythme toutes les techniques entraînées.

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En fin de compte, la notion principale qui permet d’évaluer si un art martial ou un sport de combat est efficace n’est pas sa dénomination, mais plutôt son incorporation ou sa manière d’incorporer le sparring à l’entraînement.

Qu’est-ce que le sparring ?

Le mot sparring vient de l’anglais et signifie « se bagarrer » ou « se bagarrer amicalement ». Le sparring est un « jeu » que partagent les humains et les animaux. Quand nous voyons deux chiens jouer entre eux, ils se mordent, se poussent, et se roulent par terre. Ils pratiquent ce que nous nommons du « sparring ».

Un sport pratiqué naturellement par les animaux

Par conséquent, cette notion de sparring implique un mélange de deux choses :

  1. Le jeu
  2. Le combat

Au niveau psychologique, ce qui démarque le sparring de l’entraînement d’une technique spécifique est l’improvisation !

En sparring, nous ne suivons plus un schéma précis structuré et organisé, nous répondons à des stimulus imprévisibles.

Exemple de sparring

Les deux pratiquants sont face à face et le but de chacun est de toucher le plus de fois les épaules de l’autre (une épaule touchée = 1 point). Le gagnant est celui qui a le plus de points au bout de 2 minutes.

Exemple d’un entraînement technique

Un des concurrents donne un crochet du bras arrière. Son opposant le bloque et répond avec un direct du bras avant, puis du bras arrière. L’exercice dure 2 minutes.

Quelques différences notables

SparringTechnique
Jeu (notion de gagnant perdant)Répétition de mouvements structurés
Liberté d’actionSuivi d’un schéma
Objectif de victoire en vue pour chacun des deux pratiquantsL’un des deux répète une technique, l’autre l’aide à la répéter
Les deux pratiquants sont constamment en mouvementL’un des deux exécute la technique, l’autre a une mobilité très réduite
On improviseOn suit un scénario

Une notion obligatoire en sport de combat, mais pas seulement…

Dès que l’objectif final est compétitif, l’incorporation du sparring est obligatoire. Ainsi, la boxe, par exemple comprend évidemment du sparring. Le judo, qui est un art martial, possède également du sparring. Le terme est différent, car l’origine du judo est japonais, et on utilise « randori » ou « yaku soku geiko » pour désigner non seulement le sparring mais aussi l’intensité de l’entraînement.

Projection de Judo
Compétition de judo
Source / Josh Dobson / Licence

La notion de confrontation ou d’implication

Intensité d’opposition

Les deux pratiquants doivent savoir exactement ce qu’ils doivent faire et surtout le niveau de résistance ou d’implication dans le combat qu’ils doivent fournir.

Exemple d’une échelle d’implication ou de résistance

TauxIntensité ou degré de résistance
20-25%On se déplace librement en opposant une résistance très faible à son adversaire
50%On se déplace librement en opposant une résistance modérée à son adversaire
75-80%On se déplace librement en opposant une bonne résistance à son adversaire
100%On se déplace librement en opposant une résistance maximale à son adversaire
0%Se rapproche de l’entraînement technique

Les différentes formes de sparring

Le degré et l’intensité d’opposition

Opposition symétrique

Il s’agit de la forme la plus classique d’opposition. L’intensité d’affrontement est la même chez les deux pratiquants. Peu importe le niveau d’intensité, il doit être égal. Par exemple, si vos élèves s’affrontent en 50% / 50%, ils seront chacun à la moitié de leur effort maximal.

Opposition symétrique en sparring
Modèle d’opposition symétrique

Cela favorise l’esprit de compétition et donc l’implication des sens, de l’instinct et de l’adaptation.

Avantages :

Favorise l’esprit de compétition
Moins compliqué à gérer pour les pratiquants

Inconvénients

❌ L’intensité monte rapidement
❌ Les opposants se retrouvent souvent dans les mêmes situations

Opposition asymétrique

L’opposition asymétrique est idéale afin de développer les qualités défensives ou offensives des deux pratiquants. De toutes les formes de sparring, il s’agit probablement de la plus compliquée à gérer pour les combattants. Elle demande une certaine expérience, et une bonne connaissance de son corps et de sa gestion de l’effort.

Le pratiquant qui combat à un régime moins intense aura probablement le réflexe d’augmenter son intensité afin de pouvoir rééquilibrer l’affrontement. C’est donc à lui de se gérer ou au coach de le recadrer.

Opposition asymétrique
Modèle d’opposition asymétrique

En ordonnant une intensité d’affrontement de 80% / 20%, vous allez favoriser l’entraînement offensif de celui qui combat à 80%, développer la défense de celui qui combat à 20%. C’est relativement logique.

L’opposition asymétrique est également utile afin de varier les schémas et situations auxquels sont confrontés les pratiquants durant leur session de sparring. On a souvent tendance à reproduire les mêmes déplacements, et amorcer les mêmes offensives lorsque l’opposition est proportionnelle.

En asymétrie, si je combats à 80% et que mon adversaire est à 20%, j’ai un ascendant considérable, je peux donc me permettre de prendre davantage d’initiative et tenter de nouvelles techniques.

Avantages :

Entraîne les qualités offensives et défensives plus spécifiquement
Permet de varier les situations et schémas d’affrontement

Inconvénients :

❌ Plus compliqué à gérer pour les pratiquants, demande une certaine expérience
❌ L’esprit de jeu à tendance à disparaître au profit de séquences scénarisées

Sparring à thème ou sparring spécifique

Maintenant que nous avons défini les différents niveaux d’implication dans l’affrontement, nous allons nous pencher sur « les règles ». Il s’agit donc de ce qu’ose faire ou n’ose pas faire chacun des deux combattants.

Le handicap

Infliger un handicap permet de réduire le niveau du pratiquant. Par conséquent, nous nous retrouvons encore sur un système d’affrontement favorisant l’entraînement des qualités défensives et offensives.

On peut dire que l’opposition asymétrique pourrait être une forme de handicap. L’une des formes de sparring à mettre en avant déboussoler totalement les pratiquants.

Handicap en sparring
L’entrave d’un bras change totalement l’enjeu stratégique de l’affrontement

Par exemple, en boxe, interdisez l’utilisation d’un bras. Ou dans un sport de préhension comme le jiu-jitsu ou le judo, faites porter un bandana sur les yeux des pratiquants afin de les sensibiliser sur le côté kinesthésique (sens du toucher).

Bref, vous avez compris, le handicap vous demandera de compenser ce « manque » en développant d’autres aptitudes.

L’application d’une technique spécifique

Dans un sport de boxe, nous pourrions appliquer la technique (Direct du bras avant + direct du bras arrière). En judo par exemple, nous pourrions nous limiter à un ippon seoi nage.

Nous pouvons aussi combiner une technique spécifique avec une asymétrie. C’est-à-dire, un des deux a le droit de tout utiliser, et l’autre uniquement une technique précise.

C’est le meilleur moyen pour intégrer une nouvelle technique dans son arsenal de combat, car c’est uniquement en forçant son application en combat que nous pourrons réellement la réutiliser efficacement.

Application de plusieurs techniques possibles

En suivant le concept précédant, nous pouvons combiner plusieurs techniques ou nous focaliser sur des catégories de techniques. Par exemple, nous autorisons uniquement les frappes au corps. Ou encore uniquement des crochets, ou des directs.

Catégories de techniques en sparring
Deux catégories de techniques en sparring

En judo, nous pouvons autoriser uniquement les fauchages, ou les projections de hanche. En jiu-jitsu, uniquement les clés de bras, ou seulement les étranglements.

La mort subite

Plutôt adapté aux sports de préhension comme la lutte, le judo, ou le jiu-jitsu. Deux pratiquants s’affrontent, et dès qu’il y a une soumission ou une projection, c’est-à-dire, victoire ou défaite d’un des deux concurrents, le perdant sort, et un autre entre. Le but étant de rester le plus longtemps sans « perdre ».

Idéal pour la préparation des compétitions. Pour l’avoir déjà subi, c’est très méchant en terme de préparation physique.

Conclusion

Les différentes formes de sparring sont donc essentielles afin de devenir plus complet surtout de pouvoir cibler des aptitudes spécifiques .

Les répétitions techniques sont certes obligatoires, mais pas suffisantes afin de pouvoir les appliquer en combat.

Que vous soyez pratiquant, entraîneur, ou coach, ce sont des notions à comprendre pour être plus conscient de son travail ou pour pouvoir orienter plus précisément ses élèves.

Un bon entraînement à tous !

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