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Faisons connaissance avec le champion Fouad Ezbiri

Nous rencontrons Fouad Ezbiri, un combattant français ayant remporté de nombreux titres nationaux et internationaux en kickboxing, muay thaï et MMA. Ce grand champion va nous raconter son superbe parcours et ses entraînements. De plus, il va nous parler de sa chaîne Youtube, Ezbiri Fightv, dans laquelle il partage son expérience et donne de nombreux conseils pour progresser dans les sports de combat. C’est parti, bonne lecture, hishh !!!!

Faisons connaissance avec Fouad Ezbiri

Bonjour Fouad Ezbiri, comment vas-tu ?

Ça va super bien. Du moment qu’on a la santé, qu’on mange à notre faim, je voyage, je vis de mon sport et de ma passion. Je m’éclate avec ma chaîne et mon club. C’est juste génial. Cette année va être une grosse période de stages et de formations. Je vais former des gens et me former moi aussi. Je vais développer mes connaissances et mes capacités. Quand on développe ses capacités, ça donne des opportunités, de la liberté et même du pouvoir.

Fouad Ezbiri

À quel âge as-tu commencé les arts martiaux et les sports de combat ?

J’ai commencé par le kick-boxing à 13 ans. Pourquoi le kick-boxing ? Parce que j’étais tombé sur un film de Jean Claude Van Damme où il était kickboxeur. Je trouvais ça génial. Avant d’avoir vu ce film, j’étais fan de Dragon Ball Z, les Chevaliers du Zodiac, Ken le Survivant. Je me prenais pour un héros. En plus à l’époque je me battais énormément, le moindre prétexte était une occasion pour moi de me battre. D’ailleurs, ma famille et mes professeurs avaient peur que je tourne mal.
Deux ans plus tard, j’ai été vice champion de France et je me suis cassé le bras. J’ai dû arrêté pendant deux ans, tout s’écroule pour moi, ça a été la fin d’un rêve. Je répétais à tout le monde que quand je serais grand, je serais champion du monde et malheureusement mon bras se pète et on me dit que je peux plus en faire. J’ai donc par la suite fait du taekwondo puis je suis revenu à la boxe.

Tu as été plusieurs fois champion du monde dans différentes disciplines. Peux-tu nous raconter ton parcours et ta carrière ?

Quand j’ai repris la boxe, j’ai été champion de France en Junior. Ensuite, j’ai enchaîné les titres. J’ai été quatre fois champion de France consécutivement, champion d’Europe. Ensuite j’avais disputé un titre d’Absolute Fight, ce n’était pas vraiment du MMA mais plutôt une guerre de discipline. Exemple, kick- boxing contre JJB … Ce n’était pas le même niveau de combat et d’intensité qu’aujourd’hui. J’ai donc été champion du monde de l’Absolute Fight. En 2005, je deviens champion du monde de A1, j’avais battu Morad Sari en demi-finale. C’était l’année où il était invaincu, il venait d’être champion de Lumpinee. En finale j’ai battu Yaukat Guendi. Ensuite, j’ai été encore champion du monde de kick-boxing puis de boxe thaïlandaise. En 2009, je mets un terme à ma carrière. Je me concentre sur mes activités, développer mon club. À l’époque quand j’ai arrêté, il n’y avait pas autant de combats qu’aujourd’hui. Les combats ne passaient pratiquement pas à la télévision, il n’y avait pas de très gros galas comme maintenant. Des fois j’ai envie de revenir quand je vois tout ce qu’il y a à faire, surtout pour refaire du MMA.
J’ai fait aussi de la self défense, je développe mes propres techniques.
Je viens donc du kick-boxing et j’ai fini par du muay-thaï. Avant je n’aimais pas le corps à corps, je trouvais ça pas terrible. Mais une fois qu’on connaît et qu’on maîtrise, c’est Waouh ! J’ai fait plein de stages en Thaïlande et j’ai fini sur un titre en muay-thaï.

Tu es préparateur physique de footballeurs et rugbymen pros et amateurs. Comment se passent tes entraînements ?

En effet, je suis préparateur physique. Cette année je me suis occupé d’un pro qui s’appelle Farès Bahlouli, il joue à Lille. Je devais bosser avec l’équipe du LOU , mais en fin de saison ils ont changé de staff donc ça ne s’est pas fait pour moi. Récemment, j’ai été approché par un club de Varsovie en Pologne pour de la préparation physique. Il voulait que j’intervienne pour de la préparation mentale notamment. Malheureusement, ça ne s’est pas fait car le niveau de mon anglais n’est pas terrible donc il ne se voyait pas ramener un interprète pour tout traduire. Depuis, je prends des cours particuliers en anglais 😀

Pour les exercices que je leur donne, ce sont des exercices qu’ils n’ont jamais faits. Au football, ils font souvent les mêmes exercices. Ce qui change d’un entraîneur à l’autre c’est le management et sa pédagogie. Mais avec ma méthode de fighter, je les ai sortis de leur zone de confort, c’était difficile pour eux car je les ai bousculés. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai eu du succès. Il faut savoir qu’au football, ils ne vont jamais dans le rouge car il faut vraiment éviter les blessures.

Tu es également instructeur en méthode de survie. Peux-tu nous donner quelques exemples de ce que tu enseignes ?

Le conseil que je peux vous donner c’est la règle des 5C. C’est ce que vous devez avoir sur vous pour augmenter vos chances de survie.

Le premier C : il faut avoir un Coupant ( scie, couteau, hache ).
Le deuxième C : c’est un Cordage avec lequel on pourra faire un abri et des pièges.
Le troisième C : le Combustible, comme un briquet
Le quatrième C : un Contenant pour récolter de l’eau comme une gourde, une bouteille d’eau voire même des préservatifs.
Le cinquième C : enfin, il faut avoir un Couvrant comme une bâche pour servir d’abri, se réchauffer

Autre conseil, si un jour vous êtes perdu en forêt ou ailleurs, il faut retenir la règle des 3. On peut mourir de 3 :

–  secondes d’inattention
–  minutes sans oxygène
–  heures sans abri
–  jours sans eau
–  semaines sans nourriture
–  mois sans contact social

Dernier conseil, si un jour vous êtes perdu ou blessé, ce qui va être très important, ce n’est pas la nourriture. Car après trois jours sans manger, vous allez rentrer en acidose et votre corps va développer beaucoup d’hormones pour vous rebooster. Le plus important c’est de faire un abri pour dormir, se réchauffer et se mettre en sécurité. Puis, il faut trouver un point d’eau et essayer de faire du feu.

Tu enseignes l’Urban Fight. Qu’est-ce que c’est exactement ? Quelle est la différence avec le Krav Maga ?

L’Urban Fight est une méthode que j’ai inventée avec un ami à moi qui s’appelle Miloud Khaldi. On est passionné par tout ce qui est combat. En fait, c’est un mélange de Kali et de MMA. La puissance des sports de combat avec la fluidité du Kali font un système très puissant qu’est l’Urban Fight. Comme je te l’ai dit, quand j’étais petit, je me battais énormément. J’ai toujours voulu être une sorte de super guerrier comme dans Dragon Ball Z, je cherchais à être le plus complet possible. C’est pour ça que j’ai fait beaucoup de sports de combat, muay-thaï, taekwondo, grappling, boxe anglaise ( j’ai d’ailleurs été le sparring partner d’Hacine Cherifi qui a été champion du monde WBC ). Aujourd’hui, je suis enseignant de luta livre, je suis ceinture violette. J’ai fait également un peu de Krav Maga.

Du coup avec mon ami, on a voulu faire un système nouveau et moderne. On se différencie du Krav Maga et des autres self défense car on bosse beaucoup sur la prévention et l’avant combat. On va tout faire pour se mettre à l’abri et éviter de se battre sans perdre la face. Avec des techniques de neuroscience et de gestion de conflit, on apprend aux gens à désamorcer ce genre de situation. Celui qui se bat peu importe l’issue du conflit a déjà perdu.
Comme le dit un ami à moi, Philippe Perotti, à la suite d’une bagarre tout change. Il va falloir porter plainte, aller sûrement à l’hôpital, on va sûrement payer une amende, on risque la vengeance, être blessé gravement ou mort.
Notre garde est également très importante dans l’Urban Fight, elle est efficace contre n’importe quel style de combattant, MMA, boxeurs … On pourra tout faire pour se défendre contre n’importe qui. Dans notre système, on sait que dans la rue, ce qui va être dangereux c’est de rester dans l’axe. Donc, si on frappe il faut rentrer en contact. Celui qui avance dans la rue à l’avantage, car l’autre va vouloir se protéger, on va donc prendre l’ascendant psychologique et technique.
Nous avons 5 niveaux:
–  « protecteur » on apprend aux gens à se protéger.
–  « destructeur » on apprend à neutraliser un agresseur.
–  « prédateur » on va être à l’affût de tout et apprendre à devenir une sorte de prédateur.
–  « warrior » un système pour la police et l’armée.
–  « survivor » un mélange de survie et de combat pour les forces spéciales.

Notre objectif est de proposer des stages, d’ailleurs je reçois beaucoup de demandes de la part d’instructeurs de Krav Maga pour apprendre cette méthode de l’Urban Fight. Je ne pensais pas que j’aurais autant de retours positifs, ça me fait très plaisir.

Peux-tu nous raconter tes entraînements à l’époque où tu étais champion du monde ?

Après mon titre de champion du monde de l’Absolute Fight, je me suis séparé de mon entraîneur. C’était en 2004, j’avais fait un championnat d’Europe sans entraînements et je perds en finale contre un Russe. D’ailleurs on m’a volé mon combat, un des juges m’a dit que je méritais la victoire. C’est à ce moment-là qu’avec mon entraîneur ça s’est fini. Par la suite pour les entraînements, je suis rentré en fac de sport. Je m’entraînais seul le matin pour la préparation physique. Je faisais la planification de mes programmes, mes potes tenaient les paos et j’allais m’entraîner 6 jours sur 7 avec deux entraînements par jour au club.
Malheureusement à l’époque, il n’y avait pas mon petit frère, ni le niveau qu’il y a actuellement en boxe à Lyon. Maintenant il y a plein de champions, si j’y allais maintenant il y aurait de quoi faire de nombreux sparrings avec des champions.

Qui est ton idole dans le monde du MMA ?

Je n’ai pas d’idole. Mais celui que j’aime beaucoup c’est José Aldo que j’ai rencontré. L’année prochaine si je retourne au Brésil, il m’a promis un sparring. Je pourrais me mesurer à lui et voir mon niveau en MMA. Je sais qu’en boxe, il n’y aura pas de problème, il faudra juste que j’évite le sol.

José Aldo et Fouad Ezbiri

José Aldo et Fouad Ezbiri

Quel adversaire aurais-tu aimé affronter en MMA ?

J’aurais aimé affronter José Aldo mais aussi Conor Mcgregor. Conor a marqué le monde du MMA. J’aime beaucoup son style, c’est un très bon combattant. Mais je déteste son comportement, il est arrogant, prétentieux et exagère quand il insulte ses adversaires notamment sur leur pays d’origine ou sur leur religion. J’espère que Khabib va lui mettre une « branlée ».

J’ai beaucoup aimé la vidéo où tu rencontres les guerriers Massaï. Quel est le message principal de cette vidéo ?

Le message principal de cette vidéo c’est qu’en France on ne se rend pas compte de la chance qu’on a de vivre dans le confort. Même s’il y a de la pauvreté, presque tout le monde peut manger à sa faim, se soigner et avoir accès à des loisirs et même partir en vacances plusieurs fois dans sa vie. Nous avons une chance inouïe. Dans le monde, il y a peut être une vingtaine de pays où l’on vit aussi bien qu’en France. Je pense que le message, c’est de profiter de la vie, d’être ambitieux et arrêter de se plaindre.

Ma rencontre avec les Massaï est l’une plus belles rencontres que j’ai pu faire. Ils vivent dans des conditions catastrophiques. Leurs maisons forment un cercle pour protéger le bétail à l’intérieur. Ils rentrent des fois leurs animaux dans leurs maisons. Ils mangent très peu de viandes, beaucoup de racines et de lait. Ce sont des gens qui vivent comme leurs ancêtres. Ma rencontre avec eux a donc été un bond dans le temps.

J’aimerais que tu parles d’une de tes vidéos ou tu fais du coaching mental avec des enfants d’une Favela au Brésil. Pourquoi as-tu eu envie de rencontrer ces enfants ?

Notre guide au Brésil fait partie de l’association « Projeto de Toques », c’est d’ailleurs elle qui nous a mis en relation avec José Aldo. Elle m’a dit que ce serait super sympa de voir des gamins d’une favela. Ce sont des gamins qui sont livrés à eux-mêmes, beaucoup dans la misère. Au Brésil, ils apprécient beaucoup les champions, d’ailleurs ils ont écrit un article sur moi à Rio. J’ai donc apporté un message positif aux enfants en parlant notamment des footballeurs comme Benzema que j’ai coaché. Dès qu’on me demande d’aider les gens, je le fais. Pour évoluer dans la vie, il faut savoir transmettre ce qu’on a acquis. Ce qu’on nous donne, il faut le partager, c’est ma philosophie, d’aider un maximum de gens.

Dans tes vidéos, on voit que tu aimes vraiment le contact et le partage. D’où te vient cette envie d’aider les autres ?

Mon envie d’aider les autres vient de mon éducation et de ma religion. Mes parents sont beaucoup dans le partage. Comme je l’ai dit avant, il faut transmettre ce que l’on a acquis. Je sais très bien que celui qui donne est celui qui va recevoir. Dans ma religion, l’Islam, l’œuvre la plus aimée d’Allah c’est celui qui est utile pour les gens. Ce qui va compter beaucoup c’est d’aider son prochain, rendre service, donner le sourire, aider un pauvre. C’est donc ma religion qui m’a donné cet état d’esprit et de partage.

J’aimerais que tu nous parles de ton combat contre Sebastien Pace, as-tu eu l’impression d’être volé ? Un petit mot sur le Full Contact ?

J’ai eu l’impression de me faire voler deux fois, j’étais dégoûté. On sait très bien que quand on boxe un local à Marseille, il faut s’imposer par KO sinon tu perds. Je n’ai pas réussi à le mettre KO. Pour moi c’est un vol, je tombe deux fois en étant déséquilibré et on me compte. Alors que lui, il tombe et on le compte pas. De même, mon petit frère s’est déjà fait avoir à Marseille.

Je pense que le Full Contact est une boxe intermédiaire. C’est une très bonne discipline pour les enchaînements, les appuis sont semblables à la boxe anglaise, ça va vite et les pratiquants ont un bon débit au niveau des jambes. Mais beaucoup de clubs basculent aujourd’hui vers le K1 pour plus de polyvalence.

Quels exercices de musculation conseillerais-tu à un pratiquant de boxe ? à un grappler ?

Tout dépend de l’objectif. Je fais beaucoup de poids de corps. Il y a plusieurs méthodes que je fais et que je donne à mes élèves. Pour développer la puissance je conseille la méthode bulgare (lourd- léger), les méthodes avec lestes, tout ce qui développe la force et la vitesse avec un transfert. Si tu fais du poids du corps, tu peux faire par exemple 6 tractions le plus vite possible et dans la foulée tu frappes au sac ou aux paos.

On est sur un sport de résistance, il faut travailler la force-vitesse. On va faire des répétitions de 4 à 6 répétitions à 60% de son maximum. Sinon on peut faire la méthode bulgare qui est intéressante. On peut faire aussi du rest-pause ou du contraste avec des élastiques.

Pour le grappling, ça dépend du pratiquant, on peut travailler davantage l’explosivité ou l’endurance de force avec des circuits. Tout dépend donc du pratiquant, si on se fatigue vite musculairement on privilégie l’endurance de force. Si on manque d’explosivité, on va davantage la travailler.

Quel sport de combat ou art martial conseilles-tu pour les enfants ?

Je pense que c’est intéressant de commencer par le Judo pour apprendre les projections puis continuer avec la boxe française. Après par la suite, je conseillerais le MMA, de la luta livre et de la lutte.

Quels sont tes conseils pour les jeunes qui hésitent à commencer le MMA ? De pratiquer d’abord un sport de percussion ou de sol pour avoir des bases ? Ou de commencer directement par le MMA ?

Franchement si c’est pour des jeunes, je pense qu’il faudrait d’abord commencer par de la boxe ou de la lutte. Je vais m’expliquer. En fait, si vous commencez par du grappling ou du JJB, vous n’allez pas développer votre esprit de combattant et vous risquez d’avoir beaucoup d’appréhension à prendre des coups. Aujourd’hui les combats, c’est beaucoup de striking avec de la lutte. Il y a de moins en moins de séquences au sol car les combattants ont du mal à amener au sol, les lutteurs défendent bien. C’est pour ça que je pense qu’il faudrait commencer par la boxe pour développer ce côté agressif, de ne pas avoir peur de prendre de coup. Puis par la suite, faire du JJB, grappling.

Si vous voulez faire du MMA en France, il va falloir être très patient. Ce n’est pas évident d’apprendre 3 sports en 1. Ça prend du temps pour devenir boxeur, grappler et lutteur. Pour avoir un bon niveau en MMA il faut au moins 4 ans en étant assidu.

Le combat entre Khabib et Mcgregor est prévu pour le 6 octobre. Que penses-tu de ce combat ? Un pronostic ?

Je mettrais une pièce sur Khabib. Je pense que ce sont deux légendes qui s’affrontent. Khabib est l’un des meilleurs lutteurs et grapplers de l’UFC. Conor est peut-être le meilleur striker de l’UFC. On a donc deux styles qui vont s’affronter. Ça va donc se jouer sur la stratégie.
Si j’étais Khabib, je sais que j’ai 5 rounds pour amener Conor au sol et le finir. Il ne faut surtout pas faire comme José Aldo et se précipiter, car Conor peut finir le combat sur un one punch. Je prendrais donc mon temps et j’attendrais le bon moment pour le mettre au sol. En plus Khabib a bien bossé sa boxe, il a l’air d’avoir du punch.
Si j’étais Conor, j’essaierais de ne pas rester trop dans l’axe. Il faudrait que je tourne beaucoup.

Je mise donc sur Khabib car il est invaincu, il a un énorme cardio. La seule chance de Conor est de placer le bon coup au bon moment. Mais il sera beaucoup plus difficile pour Conor de mettre Khabib KO que pour Khabib de mettre au sol Conor. Après, ça reste du MMA, tout est possible. On l’a bien vu quand José Aldo s’est fait mettre KO en 13 secondes. Je préfère largement le style de Conor mais je n’aime pas du tout sa personnalité, comme je l’ai dit tout à l’heure son comportement et son attitude sont inadmissibles. J’espère donc que Khabib va gagner.

Voici mon analyse du combat :

 

Question du youtuber « Bloody Motivation TV« . Bonjour Fouad Ezbiri. Après avoir vu ta vidéo avec les Massaï, on constate que le combat à mains nues n’est pas leur domaine de prédilection et que même armés de leurs massues en os, tu n’avais aucun souci à les maîtriser. Quelle est selon toi leur vraie force ?

En fait, les Massaï ne se battent jamais entre eux. Si jamais un Massaï agresse un autre, il peut-être exclu du village. Ils ont des règles et un chef qui gère tout. Ils n’ont pratiquement jamais de conflit, c’est pour ça que la violence est bannie. Je pense que leur grande force, c’est leur mental. Ils n’ont pas peur de la mort.
Ils vivent dans la nature au milieu des animaux sauvages, ils ont donc un gros mental et dégagent un charisme impressionnant quand on les voit.

Question de Boris, un passionné qui a suivi ta carrière. Bonjour Fouad Ezbiri. Qu’as-tu appris de nouveau au sein de la famille Aldo et qui te serait précieux dans un combat ?

J’ai appris beaucoup de techniques de lutte. Les Brésiliens ne font pas les cours de MMA comme en France. Par exemple, ils ont un cours le matin de JJB puis un autre dans la foulée de kick-boxing et l’après-midi ils ont de la préparation physique. Ils ont deux entraînements par semaine avec deux heures de sparring très intense. Celui qui va combattre est au milieu et les autres sont autour et le font tourner pendant deux heures. Ce sont des machines, de gros bosseurs avec un gros mental et une énorme capacité à emmagasiner les entraînements.
En terme de technique, je me suis très bien débrouillé, mes élèves également.
La différence entre les pros et les amateurs, c’est l’expérience. Si t’es un bon boxeur et que tu te débrouilles au sol et en lutte, au niveau technique il n’y a pas vraiment de différence. Enfin, le mental joue énormément.

On parle de plus en plus de la légalisation du MMA en France. C’est pour quand selon toi ?

À chaque fois on se dit que c’est la bonne année. Malheureusement en France ça ne bouge pas, notamment à cause du judo. Le MMA est mal perçu alors qu’il est autorisé presque partout dans le monde. C’est un sport où il n’y a pas plus de blessé que dans d’autres sports. Mais on le sait, en France, les choses mettent du temps à bouger.

Quels sont tes prochains objectifs ?

J’aimerais continuer à développer ma chaîne Ezbiri Fightv et mon fight club ou j’essaie de créer une grosse communauté de fighters pour qu’ils puissent interagir entre eux. J’aimerais atteindre les 1 million d’abonnés. Il faut continuer à travailler et en vouloir. Cette année je vais voyager dans différents pays pour ma chaîne, Sénégal, Philippines, d’ailleurs je vais rencontrer des grands maîtres de Kali pour une formation.

Un dernier mot Fouad Ezbiri ?

Peu importe qui vous étiez avant, le plus important c’est qui vous voulez devenir. Focalisez-vous sur votre futur, donnez-vous les moyens, soyez patients et dites-vous bien que tout le monde a un potentiel et que tout le monde peut vivre son rêve. Il faut croire en soi et travailler beaucoup. C’est ça qui fera la différence. Hishh

Conclusion

Un immense merci à Fouad Ezbiri pour avoir pris le temps de répondre à nos nombreuses questions. Tout comme Antony Réa et les autres combattants qui ont répondu avant lui, le champion Ezbiri a été vraiment très disponible et nous a fait une superbe interview. Ses réponses résument parfaitement Fouad. C’est quelqu’un d’extrêmement sympathique, spontané et patient. Il n’hésite pas à expliquer en détail pour bien faire comprendre son idée.
J’espère que son parcours et ses conseils vont inspirer beaucoup de personnes.
Je vous encourage vivement à faire un tour sur sa chaîne Youtube. Que vous soyez pratiquants, instructeurs ou simplement curieux, sa chaîne est vraiment riche et variée. Sa bonne humeur, son envie de partager et son état d’esprit toujours positif font de Fouad Ezbiri, l’un des meilleurs youtubeurs français dans le domaine.

Je vais finir par une citation de José Aldo, « Never stop believing you can fulfill your dreams. »

2 commentaires

  1. Superbe interview MMARTIAL et merci à toi Fouad pour ces précieuses réponses aussi. Un champion exemplaire force à toi pour la suite !

  2. Un interview formidable d’une personne formidable !! Un grand bravo à Fouad pour sa philosophie de vie et l’esprit de combat !! Vraiment bravo bonne continuation pour le club et la chaîne youtube !!

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